Expédition spéléologique à Chypre

Du 5 au 16 novembre 2017

Base : Larnaca

Participants : Bernard Chirol, Bernard et Josiane Lips (Groupe Vulcain, Lyon, France) et Chantal Roux, accompagnatrice.

Personnes ressources locales : Haris Nicolaou et les Responsables du Géoparc du Troodos (République de Chypre), Salih Gücel et Inan Tasci, membres du Groupe de Kalavaç (Kalyvakia) en Chypre du Nord, ces derniers impliqués dans le projet européen spéléologique dans la Chaîne de Kyrénia.

Dimanche 5 : voyage en 4 h 30 au départ de Paris / prise de contact avec logement (studio) et ses problèmes + chambre d’Hôtel tout proche.

Lundi 6 : au Nord, prise de contact avec Mustapha, gardien de la grotte du Figuier (Incirli cave) pour observation faune, dépollution et remise ouvrage Chypre. Rencontre avec Salih Gücel à Nicosie en soirée, celui-ci partant en Estonie ne sera pas dispo cette fois-ci mais nous discutons du projet européen et de ma probable venue en janvier 2018 pour travailler sur l’histoire à nouveau.

Mardi 7 : Nouvelle visite au Thalassa Museum (Agia Napa) sur côte sud. Au cours d’une baignade, topo des grottes marines vers Spelei Arch. Ensuite, retour à Agios Ayerdogi et à la grotte marine vers l’arche, atteinte en libre : cette fois, 4 icônes ont été placées là. Visite mi-ratée à Pyrga pour voir la Royal Chapel franque des Lusignan, l’intérieur est inaccessible malgré des renseignements contraires.

Mercredi 8 : zone d’Incirli Cave, avec retour sur First day cave et cavités satellites situées en corniche au-dessus. Aucun nouveau coup d’œil aux porches dans le gypse épars sur le versant derrière la zone. Nous avons topographié 3 grottes. Là encore, le retour dans certaines grottes est motivé par la présence de la biologiste Josiane. Excellente journée avec un temps magnifique (durant tout le séjour) nous préservant de la boue des chemins. Cette année, nous aurons utilisé 3 postes frontières de Chypre, dont celui de Pergamos, bien pratique depuis Larnaca.

Jeudi 9 : Balade vers la Kyrenian Range avec observations d’arches et grottes non citées dans les visites précédentes vers Balalan (au Nord). Reconnaissance et bain jusqu’à la pointe de la péninsule de Karpas, que nous n’avions jamais parcourue : sublime. Le long de la route de Famagouste, nous observons des cavités avec curieux escalier en colimaçon qui demandera une explication. Nous ne manquons pas de rendre visite à l’église St Nicolas, transformée en mosquée, la journée, nous avions visité la forteresse de Kantara, véritable nid d’aigle des Lusignan.

Vendredi 10 : nous visitons deux cavités du Cap Pyla sur la côte sud mais ne trouvons pas « la grotte de l’Anglaise » sur le littoral. La grande grotte topographiée par les militaires anglais a bel et bien un prolongement nécessitant une désobstruction musclée (en zone de tirs d’artillerie !).

Samedi 11 : visite reprise du canyon d’Avagas, seulement approché en 2015. Très beau mais court. Tourisme toujours actif mais calme. Zone finale ébouleuse. Un parking est à proximité, il y a environ 200 m de belle gorge étroite qui se parcourt en moins de 2 h A-R.

Dimanche 12 : au Nord, visite en voiture + marche du gouffre montré par Inan et Fuat en 2015. Un équipement artisanal sommaire est en place, ce qui aide en l’absence de corde (nous avons emprunté une gaine de dépannage dans un garage !). La cavité est vite retrouvée et inspectée avec bonheur (faune) ainsi que topographiée. Nous visitons Saint Hilarion, autre forteresse des Lusignan parmi 3 célèbres. Discussion à Nicosie avec Inan (politique d’exploration sur l’île) avant de voir Haris qui nous confie enfin des cordes que nous n’utiliserons pas !

Lundi 13 : Belle excursion fructueuse au Cap Pyla, qui se révèle plus riche en cavités que ce que nous pensions. Nous trouvons et repointons comme à l’habitude les sites dont English girl cave ! 4 topos nouvelles. Dépôt et vente du livre sur Chypre à la librairie académique de Larnaca, très accueillante.

Mardi 14 : direction le Troodos mountains UNESCO Geopark (non parcouru en 2014-15). Accueil par Haris Nicolaou, son amie Olga Pavli et l’équipe de Klelia Vasiliou qui savent recevoir.

Visite de deux mines entrecoupée par montée véhiculée vers le sommet du mont Olympe, proche de 2000 m d’altitude. Nous sommes ici dans le cortège ophiolithique et nous avons pu entrer dans une mine perchée vers 1300 m désaffectée mais affectée par l’écroulement et l’eau (précieuse ici). Recherche initiale d’amiante et pour l’autre, plus basse, de Chromite de cuivre. Visite d’un hôpital abandonné suite au départ des mineurs (l’amiante est dangereuse !) pour observation faune dont chiroptères. Le petit musée d’accueil du géopark est très agréable et la projection géologique complexe en Français nous sort un peu (beaucoup) du karst.

Mercredi 15 : nous visitons le site magnifique de Latsi vers Polis où la présence d’une sea-cave me tracassait. Haris nous l’a pointée et nous la trouvons vite avant de la topographier. Nous revisitons la grotte transformée en sanctuaire monastique complexe en falaise pour St Néophyte, près de Paphos. Après recherches et prise d’info, ce n’est pas à Alaminos qu’il faut chercher de beaux rochers blancs à faire pâlir de jalousie Moby Dick mais à Alamanos, par St Georgios, ne pas monter et passer vers 2 restaus (entre Larnaca et Limassol). Le soleil couchant sur ces croupes immaculées est d’un effet mémorable. En soirée, fête locale à Larnaca où nous avons nos repères. Danse avec 14 verres empilés sur la tête pour quelques élus.

Jeudi 16 : retour sur Paris

Bilan : voir le CR de B. Lips et son diaporama. Cette nouvelle expédition me satisfait pleinement, de par sa richesse en observations biologiques, ses nouvelles cavités, pointées soigneusement, topographiées. Reste une réflexion à conduire sur l’avenir de la spéléo chypriote, se développant au nord (Europe-UIS), avec faible audience au Sud. Nous avons convenu avec Haris que la création d’une structure officielle au sud pourrait être utile. L’objectif coopératif est là. Reste à l’atteindre. Je reste sollicité pour l’histoire déjà écrite : mon premier livre spéléo sur Chypre publié en 2015 doit être reconnu malgré les divergences Sud/Nord et j’envisage dès janvier 2018 un partage de ma documentation avec les autorités locales, ayant postulé en 2015 pour être dans le projet européen.

Bernard Chirol  

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