Karanzave 2019 au pays de l’arche perdue, Arménie et Artsakh.

Pour faire suite à une première reconnaissance effectuée en mai-juin 2018 par Annie et Serge Caillault, une deuxième est élaborée fin 2018 avec 6 personnes potentielles, toutefois ce seront 3 personnes (+ 2 personnes non fédérées la première semaine) présentes sur les deux semaines effectives, alliant tourisme et reconnaissance, sur les secteurs de Yerevan (nord-ouest et est), Goris (dont une journée en Artsakh ou Haut-Karabakhc) et d’Areni.

https://en.wikipedia.org/wiki/Republic_of_Artsakh

Dans le secteur de Goris, zone volcanique « lessivée » par une période de glaciation, la visite se portera sur des sites troglodytiques, plus ou moins fréquentés, certains d’ailleurs se situent dans des secteurs très sauvages et inaccessibles sans véhicule 4×4, ce sera à cette occasion que nous obtiendrons un visa pour pénétrer en Artsakh et ressortirons du dit territoire par des chemins de traverse sans démarche administrative !

Dans le secteur d’Areni-Noravank, zone nettement plus calcaire, un porche repéré en 2018 est atteint par une escalade en libre d’une quinzaine de mètres donnant dans une baume sans issue, retour en désescalade, la roche étant trop pourrie pour y planter le moindre spit !

Nous envisagions la visite de la grotte Magel ou Magil (gorges de Noravank, développement environ 1700 mètres) avec courant d’air, vue partiellement en 2018 par Serge, mais les entrées sont bien verrouillées par des grilles cadenassées, un contact à la grotte d’Areni-1 nous autorise la visite accompagnée moyennant 10 000 drams (environ 20 euros par personne), nous déclinons cette offre, ne souhaitant pas cautionner ce type de pratique. La topographie de cette cavité pourrait être un objectif d’une prochaine expédition.

Même objectif pour la grotte Mozrov (développement environ 700 mètres) (photographiée en 2018 par Serge), dans le même massif.

Nous avons profité du colloque international « ArmConference 2019 september 11-13 » à Yerevan pour prendre quelques contacts et avoir le programme de cet évènement.

http://armconference2019.com/

Le programme est là :

ArmConference 2019 International Conference  »Caves as Natural and Cultural Monuments » dedicated to the 35th anniversary of the Speleological Center of Armenia.

http://armconference2019.com/…Program_and_Abstracts_book-0011-1.pdf

Comme en 2018, ce séjour reste une reconnaissance, il est nécessaire de définir les zones karstiques et fiabiliser les contacts arméniens.

Remerciements à Lilya et Annie Caillault pour la gestion de la logistique en Arménie.

 

 

Stages gestion de sauvetage & A.S.V. Brésil

Stages gestion de sauvetage & A.S.V. Iporanga, São Paulo, Brésil du 21 au 29 septembre 2019.

Dans la continuité du partenariat entre le Spéléo Secours Français, les spéléologues brésiliens et la Seção de espeleorresgate ont à nouveau sollicité le SSF pour l’encadrement d’une troisième session de formation composée d’un stage gestion de sauvetage et d’un stage A.S.V.
Ces stages sont organisés sous l’égide de la SBE (Sociedade Brasileira de Espeleologia).
Il y a un besoin évident de continuer leur formation des spéléologues et instructeurs dans ces domaines.

Les stages se sont déroulés au Nucléo Ouro Grosso dans le parc naturel du PETAR. Il est situé sur la commune d’Iporanga dans l’État de São Paulo au sud du Brésil.

Trois cadres spécialisés du SSF ont assuré la formation des deux stages. Le stage gestion a été suivi par 10 personnes et le stage ASV par 11 personnes. A noter, la présence d’un médecin référent et de deux médecins dans les formations.
A la fin des deux stages, un exercice avec plus de cinquante personnes s’est déroulé dans les grottes de Couto et Morro Preto I. Chaque stagiaire a pu mettre en œuvre les techniques enseignées. Plusieurs spéléologues locaux ont également participé à l’exercice. Tous ont été formés au secours lors des précédents stages du SSF.

Ces stages ont été appréciés par tous les stagiaires. Le SSF a validé deux nouveaux instructeurs brésiliens dans le domaine de la gestion secours et de l’ASV. L’encadrement brésilien souhaite fortement continuer ces formations spécialisées. Après l’autonomie technique en secours souterrain, les spécialités du secours spéléo apparaissent comme incontournables pour les sauveteurs brésiliens.

Rassemblement SPELEO DÄGEN à Ferrières (Belgique)

Ce rassemblement a regroupé plus de 300 personnes et est l’équivalent du rassemblement caussenard que nous connaissons en France, sauf que trois fédérations l’organisent : la VVS, Spéléo Nederland et l’UBS.
Cinq fédérations étaient présentes ou représentées à différent titre.
– Union Belge de Spéléologie (belge francophone)
– Spéléo Nederland (Hollande)
– Verbond van Vlaamse Spéléo (belge flamand)
– Représentante Anglaise
– Fédération Française de Spéléologie
Côté français nous étions deux : Rémi Limagne et José Prévôt.

But

• Présenter et communiquer sur le congrès UIS 2021 à Lyon
• Assister à la nomination des membres d’honneur de l’UBS
• Participer aux différentes conférences du dimanche matin

Chronologie

Vendredi 20 septembre
Arrivé en premier et avant les organisateurs, lorsque ces derniers sont arrivés je leur ai proposé mon aide pour l’installation des différents stands, mise en pace des posters et topographies des cavités visitées le samedi.
Puis j’ai invité les présidents et anciens présidents de fédérations et organisateurs à un moment de convivialité.
Samedi 21 septembre
Affichage et communication pour le congrès UIS 2021 de Lyon et remise d’affiches et de flyers aux différentes fédérations.
Tenu d’un petit stand et distribution de vieux Spelunca et Karstologia, ce qui fut fort apprécié, le représentant de l’UBS en a profité pour prendre des revues pour le fond documentaire de leur fédération.
Dimanche 21 septembre
J’ai pu assister à la présentation de trois conférences de qualité et une démonstration :
• Le gouffre Berger 2012 – 2019 cent jours de rencontres et de nettoyagepar Rémy L imagne
• Cartographie des mines inondées avec photogrammétrie 3D par Johan Wouters
• Expédition Mexique Par Richard Grebeude

• Présentation et démonstration du nouveau descendeur Petzl STOP (version 2019) par Joël Fontenelle

Mais il avait aussi d’autres belles conférences sur des thèmes variés :
Spéléo secours dans la Belgique – Canyon, spéléo à ciel ouvert ? – Photographie : comment commencer – Vidéographie souterraine – Meghalaya « Caving in the Abode of the Clouds » project – Projet d’inventaire dans les cavités de lave de Lanzarote – Expéditions de spéléologie aux Philippines – Canyoning in the land of Shiva – Projet
d’exploration de la Coudoulière : la plus belle grotte du monde – The Fourbanne Project : reliant deux grottes.

Remise du titre de membre d’honneur de l’Union Belge de Spéléologie, suivi d’un vin d’honneur à :
• Lucienne Golenvaux (UBS)
• Albert Briffot (UBS)
• Jean Damuzeaux (UBS)
• Rémy Limagne (FFS)
• Et au titre de club pour le don de leur bibliothèque : Le Spéléo Club de Paris

Dans le futur

Je représenterai la FFS dans la cadre des Actions Internationales (crei) et ferai la présentation (créneau déjà réservé) d’un diaporama (projeté à Interlaken) ou d’un petit film (si dispo à ce moment-là) pour la promotion UIS 2021, ainsi que la distribution de flyers et la mise à disposition d’affiches aux différents Maîtres de conférences et Directeurs d’université lors des journées scientifiques de Han sur
Lesse du vendredi 15 au dimanche 17 novembre 2019.

Par José Prévôt

Camp de spéléologie sous-glaciaire en Suisse

Chers et chères spéléologues,
un camp de spéléologie sous-glaciaire se déroulera tout prochainement en Suisse sur le glacier de Zermatt : le Gornergletscher.
Il se déroulera entre le jeudi 24 octobre au plus tôt et le lundi 4 novembre au plus tard, selon la disponibilité des participants et les conditions météo. Comme les inscrits sont peu nombreux pour le moment, nous élargissons notre annonce en nous excusant qu’elle soit si tardive. Il est possible de venir deux week-ends de suite en laissant le campement installé sur le glacier. Nous avons une tente commune pour les repas.
http://doodle.com/poll/byaft5m44bfbpy92

Conditions de participation : ce camp est une aventure de libres pratiquants, ce n’est ni un stage de formation, ni une initiation. Les plus aguerris d’entre nous seront occupés à l’équipement/déséquipement des puits (et aussi à la photographie en ce qui me concerne), nous ne serons donc pas disponibles pour encadrer.
Pour participer au camp, il faut être spéléologue autonome(savoir parfaitement passer un fractionnement ou un nœud en milieu de corde, faire une clé d’arrêt, remonter aux bloqueurs…) et il faut posséder ou emprunter du matériel pour dormir sur le glacier, les températures pouvant descendre jusqu’à -20° au pire : tente 4 saisons (en général, une tente pour deux, donc à voir avec les partenaires), sac de couchage basse température (ou deux sacs de couchage l’un dans l’autre), crampons, lampe frontale assez puissante. Pour l’habillement dans les moulins : sur-pantalons de pluie et k-way de kayak ou combinaisons pvc de spéléo ou combinaison sèche de canyon de type Typhoon. Il fait approximativement 0° dans les moulins, quelle que soit la température extérieure. Une liste de matériel très complète et des informations sur l’organisation du camp seront données à ceux qui se manifesteront.

La progression dans des puits et des méandres glaciaires est très comparable à celle en spéléologie classique, sauf que la glace est froide, qu’elle mouille et qu’elle glisse. Le fond des méandres est souvent aquatique et l’on reste en hauteur pour ne pas se mouiller les pieds. Cela suppose l’équipement de nombreuses mains courantes. Des crampons bien ajustés sont appréciables. Il y a actuellement 30cm de neige fraîche sur le glacier mais elle peut disparaître au moindre redoux.

Financièrement, ce sont les transports publics qui coûtent cher. Zermatt

 Gornergletscher

est une station sans voiture, il faut se garer à Täsch (parking 15,50 chf par jour = 14.20 €) et prendre le train Täsch-Zermatt = 8.20 chf. Pour atteindre le glacier, il faut prendre un deuxième train, à crémaillère : le billet de train Zermatt-Rotenboden et retour, valable dix jours, coûte 88.– francs suisses (environ 81 €) en octobre. Il coûtera 78.– (A/R) dès novembre. Il circule aussi par mauvais temps.

Anna Custo, l’organisatrice du camp de l’année passée, sera présente pour son cinquième camp sur ce glacier, elle souhaite la bienvenue aux autres femmes.

À votre disposition pour tout renseignement.
Amicalement.
Jean-François (Jeff) Delhom
j.f.delhom@bluewin.ch
+41 79 345 32 84

Congrès de la FSE à Sofia (Bulgarie)

Jeudi 26 septembre
Dès mon arrivée sur le lieu du congrès en compagnie de Bernard, je participe aux réunions concernant la protection du karst. Ceci me permet de prendre ou de reprendre contact avec divers biologistes et scientifiques présents :
 Petar Beron, bulgare, ancien directeur du muséum de Sofia et auteur de nombreux ouvrages sur la faune terrestre de Bulgarie ainsi que la faune souterraine de Grèce, de Bulgarie… et même de Corse.
 Heliana Dundarova, spécialiste bulgare des chauves-souris, que nous avons connue lors du congrès FSE 2017 et retrouvée lors d’une expédition de biospéologie au Kirghizistan en 2018.
 Lee Knight, biologiste anglais (faune aquatique), également participant à l’expédition de biospéologie au Kirghizistan en 2018.
 Hannes Köble, responsable de la commission scientifique de la fédération de spéléologie allemande.
 Jean-Claude Thies, luxembourgeois, responsable de la commission européenne de la protection du karst.
 Et bien d’autres…
Je mets en place les posters de promotion du congrès UIS 2021 dans les diverses salles du site et dépose des flyers à l’accueil / point de vente.

Vendredi 27 septembre
Je participe, ainsi que Bernard, aux conférences concernant la flore (bactéries du Brésil, algues et cyanobactéries) et la faune souterraines.
Heliana présente ses travaux concernant les colonies de chauves-souris au Kirghizistan.
A sa suite, je présente la faune invertébrée souterraine du Kirghizistan. Je termine ma conférence par un appel à participation au congrès UIS 2021.
Vendredi après-midi, nous partons (Bernard, Hannes et Dominique) avec Petar Beron pour visiter longuement le muséum de Sofia.

Samedi 28 septembre
Le matin je participe, sans droit de vote, avec Bernard, à l’AG de la FSE.
J’interviens pour présenter le congrès UIS 2021 et la possible inclusion du congrès FSE.
Michel Isnard est élu au poste de vice-président de la FSE.
L’après-midi je participe à un atelier sur la protection des cavités.
Bien entendu, tout au long de ces 3 jours, j’ai pu nouer de nombreux contacts sur les trois domaines : congrès UIS 2021, protection des cavités et biospéologie.

Par Josiane Lips

Ethiopie 2019

L’expé Ethiopie 2019 s’est déroulé du 14 au 29 septembre 2019. Elle regroupé un membre de la JBritish Caving Association est 3 personnes fédérés à la FFS. Fin septembre en Ethiopie est la fin de la saison des pluies, mais les pistes elles sont loin d’être facilement praticables. Malgré ce petit aléa, nous avons exploré 13 cavités.

Les résultats sont aux rendez-vous ! Nous avons topographié une cavité horizontale, parcourue par les villageois, qui a énormément de concrétions, draperies, excentriques, fistuleuses… Un vrai bijou exploré sur 500 m avec arrêt sur manque de temps, mais qui continue !

Antoine AIGUEPERSE

Grotte de Lifou

Avec l’autorisation des responsables coutumiers et l’aide d’amis , nous avons pu explorer et topographier 1591,07 mètres de galeries souterraines dont 733 mètres de rivières souterraines, dans les 3 districts de l’ile. Une interview radio a été réalisée afin de diffuser la connaissance sur le sous sol de Lifou.

La grotte de Jintresij (lössi) devient la 3ième plus importante de Lifou (et de calédonie) avec 5280 mètres dont 1033 mètres de rivières souterraines.

Le terminus de la galerie noyée se fait de l’autre coté de l’obstruction de la fin 2018 dans une fracture proche de la falaise interne de l’ancien bourrelet récifien. La galerie principale trouvée cette année est perdue sur un changement de direction important dans une grande salle basse. La suite sera en 2020. Pour ces plongées, je dois utiliser un bi 7 litres dorsal, et une bouteille relais de 6 litres laissée à 400 m de l’entrée, un relai 10 litres laissé à 640 mètres de l’entrée. L’importance du matériel à transporter demande une aide pour l’accès dans la forêt puis dans la grotte.

Une question reste posée, pourquoi l’eau du lac situé a 1,5 km de la mer est saumâtre, alors qu’elle redevient douce a 300 m plus loin, a la même distance en ligne directe de la mer. On retrouve la même chose dans la partie sèche où les lacs près de l’entrée sont saumâtres quand sont situés a un kilomètre et plus près de la mer redeviennent non salés. Cela pourrait indiquer une grosse galerie à trouver, qui relierait la mer au lac de départ et viendrait polluer l’eau douce à chaque marée?

Dans la partie exondée, des traces de passages anciens, nous ont guidé par un passage étroit vers une immense salle donnant sur une entrée dans une doline anciennement cultivée. Celle ci est bien visible sur les photos aériennes. Le lac de près de 100 m de long proche de l’entrée a été parcouru. Il semble qu’un départ de galerie noyée existe  à son extrémité. L’eau rapidement troublée par un gros dépot de guano ancien n’a pas permis de confirmer cette impression. A suivre, tout comme la recherche du passage qu’empruntent les chauve souris pour se retrouver ici.

Oblivion 3 dans le wetr a donné une nouvelle galerie noyée reliant le gouffre 3 au gouffre 4. La taille importante de ces galeries, incite a trouver plus en amont, vers les éoliennes la riviere qui les alimente. Une petite grotte sur le chemin des éoliennes, montre qu’il existe effectivement une fracturation importante mais sans atteindre le conduit principal.

Dans le Gaica, 2 petites grottes de la tribu de qanono, dont l’une montre une fréquentation ancienne, qui la encore a cessé brutalement il y a plus de 1000 ans. Ceci se manifeste par la taille des stalagmites qui ont poussées sur les dépots de charbon de torche. Une datation par un archéologue serait indispensable pour mieux connaitre le passé de Lifou.

Aujourd’hui, je connais 95 grottes et trou d’eau à Lifou pour un développement total de 55552 metres dont 8670 mètres de trou d’eau et rivières souterraines. Hnanawae à wedrumel reste la plus grande du territoire avec 11410 mèttres de développement, suivie d’Athépé sur Jila, kumo et Xepenehe qui atteint 9811 mètres de galeries et salles immenses, puis jintresij et ses 5280 mètres, et la deuxième riviere souterraine de lifou. Hnatresij a la plus grande rivière souterraine avec une longueur de 2330 mètres. Ces chiffres sont indicatifs et ne représentent pas le volume des grottes de lifou car une galerie de 30 mètres de large ou un boyau de 50 cm de diametres seront mesurés par leur seule longueur.

Il y a sans doute beaucoup plus a découvrir car certaine tribu n’ont pas encore été prospectée. Des gouffres visibles d’avion comme à Siloam ou Hnamane n’ont pas été explorés malgré leur intérêt dans l’attente d’autorisations coutumières.

Il est aujourd’hui certain que la mise en commun de toutes ces explorations, l’étude plus approfondie par des spécialistes donnerait une information importante pour la connaissance de Lifou, de son histoire, de son hydrologie, de sa fragilité vis a vis de l’eau potable entre autre. Les vieux s’éloignent et la mémoires des grottes et des trous d’eau disparait peu à peu. Il faudrait qu’un recensement des entrées se fasse aujourd’hui  sous l’autorité du conseil d’aire N’Drehu  afin qu’une exploration méthodique puisse ensuite être réalisée lorsque les terriens en seront d’accord.

Il reste aussi a faire connaitre ce travail vers la population, la province et l’ensemble des calédoniens.

Cette expédition spéléologique du club AVENS était agréée par la Fédération Française de Spéléologie et aidée par le Comité Spéléologique d’Ile de France et mon club de plongée Akawan.

Philippe

Taurus Express 2019

L’expédition « Taurus Express 2019 » s’est déroulée du samedi 3 aout au dimanche 18 aout 2019. Elle fait suite aux expéditions de 2007 et de 2016 sur le massif du Taurus (Turquie, province d’Antalaya, proche de la ville de Gundogmus). L’organisation générale a été pilotée par Arnauld Malard et Clément Loiseaux (association Continent 8), assisté lors de la première semaine par Ali Yamaç (spéléologue turc membre du club OBRUK).

Cette année, les secteurs de prospections se sont essentiellement concentrés sur des altitudes comprises entre 1500 et 2000 m ceci afin de tenter d’éviter les bouchons de neige ayant stoppé les précédentes expéditions entre 2000 et 2500 m.

En termes de participants, 11 français ont répondu à l’appel (5 « vieux » trentenaires et 6 jeunes issu de la Co J, moyenne d’âge 25 ans). A cette équipe c’est greffée 9 spéléos turcs (club OBRUK) ainsi que 4 israéliens. Au plus fort de l’expédition, nous nous sommes donc retrouvés à 25 sur le massif du Taurus. La logistique a été organisée sur place grâce à l’appui de Ali Yamaç (déjà présent en 2016). La météo nous a obligé à changer de bivouac lors de la première semaine (vents forts, pluies et grêles) et a eu pour conséquence de faire exploser les tentes de nos amis turcs. De ce fait, ils ont décidé de rentrer faute de pouvoir bivouaquer dans des conditions normales. Nos amis israéliens sont quant à eux partis après une semaine de riches échanges spéléologiques et amicaux (impératifs de retour). La seconde semaine a donc vu une équipe uniquement composée de français sur le massif.

Au niveau des résultats, 74 cavités ont été découvertes et explorées durant l’expédition. Seule une cavité dépasse les 100 m de profondeur (scialet des Doubistes, -107 présentant un très beau P55). La majeure partie des gouffres trouvés sont de type puits à neige d’une profondeur comprise entre 20 et 60 m et présentant très peu de développement. La configuration des gouffres fait qu’il est possible de pratiquement tout équiper sur coinceurs ou amarrages naturels et donc de pouvoir gagner du temps sur l’amené- repli de l’équipement

Un autre objectif de l’expédition 2019 était de revoir deux cavités prometteuses découvertes en 2016 (gouffre du Belge Blasé et la Crazy Guy cave). Ces deux cavités nous ont apportées quelques surprises ! Pour le gouffre du Belge Blasé, les coordonnées enregistrées en 2016 se sont avérées erronées. Plusieurs journées ont ainsi été perdues dans la recherche désespérée de ce -200 en arrêt sur rien… Au final, cette cavité n’a pas été retrouvée… En ce qui concerne le second gouffre (the Crazy Guy Cave), nous avons échappé de très peu à un grave accident. Le gouffre en question a été retrouvé et descendu le premier jour de l’expé. Malheureusement, il est en arrêt sur ours !!! Lors de son exploration, Alexandre Honiat a découvert la suite du gouffre et s’est arrêté dans une salle dans laquelle il s’est fait attaquer par un ours brun adulte. Après plusieurs péripéties, Alex a pu s’extirper du gouffre en abandonnant derrière lui l’ours ainsi que du matériel d’exploration (perfo, cordes, amarrages, etc…). Bilan de l’opération pour Alex, une entorse au genou ainsi que des entorses à chaque cheville, une combi arrachée au niveau du tibia, une blessure à la cuisse et une très grosse frayeur. Notre survivant a été emmené à l’hopital de Manavgat le lendemain et a par la suite passé les 13 jours restant en béquille… Malgré tout, plus de peur que de mal …!!! En raison de cette expérience, le gouffre a été rebaptisé The Crazy Bear Cave (et Alex a un nouveau surnom également…).

Au vu des résultats mitigés, une certaine frustration a émané du groupe lors de ces 15 jours. Cet état d’esprit a été amplifié par l’incident de l’ours dans la Crazy Guy cave. Egalement, il est important de souligner la disparité de niveau entre l’équipe française et l’équipe turc. Dans cette optique, nous avons envisagé l’idée d’un stage perf allié à l’utilisation de matériel « léger » à nos amis turcs. Pour ce qui correspond à la continuation des explorations sur le massif, le sujet est en cours de discussion au sein de l’équipe pour savoir si l’association Continent 8 est motivée pour y repartir. Malgré tout, le massif du Taurus est un très beau terrain de jeu dans lequel aucun gouffre majeur n’a encore été officiellement découvert.

Arnauld, Clément & toute l’équipe Te2019

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