Bulletin UIS 60-1

Dear friends from France, UIS Member Country

We are glad to share with you the Volume 60-1 of the UIS Bulletin.

The PDF Interactive format can be downloaded by clicking on the link:

http://www.uis-speleo.org/downloads/uis-bulletins/uisb601.pdf

The 37 pages of this issue bring the following topics:

  • Editorial: From Tears, hope and success: The way we learned
  • The President’s Column – The UIS goes International
  • UIS Engaged in “UN Global Sustainable Development Goals”
  • Report 2010-2013 – Education Commission
  • Thailand and International Cave Rescues: A call for help
  • New UIS Support for Speleological Events, and Expeditions
  • UIS signs agreement with ISCA
  • Film “Technical Data on Caving Rope Fall Tests”
  • Seminar and Biospeleology Exhibition in Brazil
  • In Memoriam: Gordon William Kirk MacGregor/Canada
  • Calendar of Events 2018-2021
  • International Cave Rescue Training Courses in France – Call for inscriptions
  • 18th International Congress of Speleology – Lyon, France 2021
  • UIS Bureau 2017/2021
  • List of Member Nations
  • Annual Contributions and Bank Account

We will appreciate very much your comments and suggestions in order to improve upcoming issues.

Please send it to the whole speleological community in your country and to your entire contact list.

Previous issues are also available by clicking on the link :

http://www.uis-speleo.org/index.php?option=com_content&view=article&id=81&Itemid=408

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www.uis-speleo.org

Malagasy 2018

L’expédition Malagasy 2018 a eu lieu dans le Parc National des Tsingy de Namoroka (massif calcaire très érodé ou il est impossible de progresser en surface) à Madagascar du 27 juillet au 14 août 2018.

En 10 jours de présence effective sur le terrain, on a topographié 12,5 km de nouvelles galeries, ce qui porte le réseau Marosakabe à 113 km de développement (1er d’Afrique, 21ème mondial). Elle est originale puisque une bonne partie est éclairée par des puits de lumière et pas mal de « galeries » sont en fait des « canyons » sans plafond, envahis par la végétation. Mais il n’y a que deux ou trois entrées praticables et le challenge est de ne pas se perdre dans ce labyrinthe. On a bien rempli le secteur où on a travaillé mais il reste encore quelques départs…
L’accent a aussi été mis sur la faune souterraine, laquelle n’a jamais fait l’objet d’investigations poussées dans les grottes de ce massif.
Environ 150 espèces distinctes ont été détectées.

Participants:
FFS : Eric Sibert, Alain Morenas, Josiane Lips, Bernard Lips Université d’Antananarivo : Ramaroson Mialintsoa, Fanilo Rasoarojo Mbinintsoa, Rakotonimanana Rivoniaina Michel Jese, Rasolofotiana Edmond

Symposium au Pérou

L’IRD et ses partenaires péruviens ont organisé un symposium scientifique sur les karsts du 27 au 29 aout à Chachapoyas au Pérou.

Ce symposium, le 2iem du genre, doit beaucoup à Jean Loup Guyot, directeur de recherche à l’IRD et correspondant CREI au Pérou. En effet, les activités scientifiques et spéléologiques de longue haleine, entreprises par Jean Loup, ont permis l’émergence d’une communauté spéléologique forte et ont fait progresser les connaissances sur les karts de la région. Entre autre Jean Loup a oeuvré à la création de l’Espeleo Club Andino (ECA) devenu la référence en terme d’explorations spéléos dans le pays.

En cloture du symposium, James Apaéstegui, président de l’ECA, a rendu un vibrant hommage à Jean Loup.

 

 

Expédition Boy Bulok 2018 – Ousbékistan

29 Juillet au 20 aout 2018

Le projet 2018 avait pour but de réaliser la jonction entre deux cavités du massif du Schulbair: le gouffre mythique de Boy Bulok (1450m de dénivelé) découvert et exploré jusqu’à son terminus dans les années 80 et le gouffre de Vishnevskii exploré actuellement jusqu’à -750 m. Du fait des profondeurs et des différences d’altitudes des entrées (2650 m pour Boy-Bulok et 3500 m pour Vishnevskii ), la jonction aurait porté le dénivelé du système à 2150 m environ, soit le troisième gouffre le plus profond au monde !

L’expédition se composait de 24 participants, treize Russes du groupement CGC (Sud-Oural), huit Français et trois Suisses de l’association Continent 8.

Pendant trois semaines, nous avons poussé les explorations en nous concentrant sur 4 objectifs:

  • Remonter l’affluent de -560 m dans la rivière de Boy-Bulok. Cet affluent serait en effet une des arrivées possibles du gouffre de Veschnevkii
  • Poursuivre les explorations dans les amonts de Boy-Bulok (cote +250 m) pour tenter une sortie en falaise vers 3500 m d’altitude
  • Poursuivre les explorations au fond du gouffre de Vishnevskii (cote actuelle -750 m) en direction de Boy-Bulok
  • Poursuivre les explorations des affluents de la rivière de Vishnevskii à la cote -400 pour trouver éventuellement d’autres rivières qui se développeraient en direction de Boy-Bulok

Au final la jonction entre les deux gouffres n’a pas été établie, mais les résultats de l’expédition sont encourageants:

  • Le gouffre de Boy-Bulok a été entièrement rééquipé jusqu’à la côte de -500 m. En effet certains des équipements en place – pour ne pas dire tous – dataient des années 1980.
  • A Boy-Bulok, dans l’affluent de -560 m, les escalades ont buté sur des méandres impénétrables.
  • Dans la partie amont de Boy-Bulok, un bivouac de 10 jours et une centaine de tirs ont permis de remonter 300 à 400 m de méandres en direction de la falaise
  • Au fond de Vishnevskii , tous les passages ont été fouillés systématiquement lors d’un bivouac de cinq jours. Plus de 700 m de topographie ont été levés dans cette partie. L’exploration est en arrêt sur rien dans un affluent rive gauche qui part en direction de Boy-Bulok sur 300 à 400 m.
  • Au bivouac 1 de Vishnevskii (cote -400 m), deux équipes se sont succédés sur une période de deux fois cinq jours et ont pu progresser dans trois affluents. Ils totalisent environ 700 à 800 m de première.

Au total, nous avons réalisé 4,5 km de topographie dont 2 km de nouvelles galeries, principalement dans le gouffre de Veschnevkii.

Les gouffres de cette région sont particulièrement exigeants: longs, froids, hauts en altitude, étroits, marche d’approche importante, etc. La progression y est lente et difficile en raison du poids des sacs (8h pour atteindre le fond de Vishnevskii sans kits, 14h avec un kit à bout de bras!…) et des accès souvent délicats (l’entrée de Vishnevskii s’ouvre dans une falaise à pic de 300 m).

A ces conditions s’ajoutent aussi les difficultés géopolitiques et les trafics de stupéfiants. Entre la fin des années 1990 et la fin des années 2000, les autorisations d’exploration ont été suspendues du fait de la présence américaine qui utilisait le sud de l’Ouzbékistan pour mener les raids en Afghanistan.

Enfin, il faut aussi prendre en compte l’éloignement de la zone. Depuis Tashkent, il faut compter 12 h de transport jusqu’à Boysun (train ou bus), 4 h de camion à 6 roues motrices pour rejoindre Dehibolo et 7 h de marche d’approche pour accéder au camp de base à 3000 m d’altitude.

Par conséquent, peu de gens vont la-bas; et à l’exception d’un certain “Jérome Dupuis” qui serait venu sur le camp en 1994, nous sommes manifestement les seuls francophones à avoir mis les pieds sur le massif !

Film Expé Perou

Un nouveau projet de film c’est toujours le début d’une aventure !
différente de celle vécue sur le terrain avec les amis mais tout autant intéressante.
Ce court documentaire présentera la belle aventure humaine et de terrain que nous avons vécus dans ces montagnes superbes au nord du Pérou.
Les financements et productions étant difficile à trouver pour de tels projets, on a besoin de vous pour le mener à terme !

Après les tournages en Papouasie et en Birmanie, nous sommes partis cette fois au nord du Pérou avec des amis, collègues spéléologues et scientifiques afin de poursuivre les explorations du monde souterrain en territoire Chachapoyas.
Les « guerriers des nuages » qui vécurent au nord du Pérou avant les Incas utilisaient les grottes pour leurs rites funéraires.

Le film sera un court métrage présentant les belles découvertes que nous avons pu faire dans des paysages superbes et avec les explications d’experts renommés.

Les films de ce type ont du mal à trouver une production et une diffusion d’ou la nécessite d’une collecte afin de réunir le budget et financer le travail réalisé.

MERCI par avance de votre soutien !

https://www.proarti.fr/collect/project/chachapoyas/0

Un appel à budget pour financer le travail de montage de ce projet réalisé en partenariat avec le GSBM en novembre dernier.

Un extrait à voir ici :

https://vimeo.com/280735452

 

Assurances en expédition : spéléologie, canyon ou plongée spéléo à l’étranger

Tout d’abord, rappelons que pour participer à une expédition de la Fédération Française de Spéléologie vous devez être assurés, au moins en responsabilité civile, pour votre pratique spéléo, canyon, plongée spéléo ou randonnée/prospection, afin de couvrir, a minima, les dommages que vous pourriez causer aux autres. C’est pourquoi la licence fédérale comprend cette assurance « responsabilité civile ». Attention, cette dernière ne couvre que les dommages causés aux autres, et non pas ceux que vous subissez. Dès lors que vous êtes adhérent FFS, vous pouvez souscrire une des options « individuel accident » proposées par la fédération.

L’ASSISTANCE : Si les garanties de notre contrat sont bien acquises « planète entière », l’assistance « rapatriement » n’est pas prévue dans celles-ci.

Cette assurance « assistance » est indispensable car un simple rapatriement sanitaire coûte aisément plusieurs dizaines de milliers d’euros… et même en France elle peut devenir utile dès lors que l’on pratique en dehors des sites à proximité de son lieu de résidence.

L’assurance FFS ne couvre pas ce rapatriement : en effet, peu de personnes partant en expédition à l’étranger. Il est dès lors difficile d’augmenter le coût de notre assurance de manière substantielle pour couvrir une minorité de fédérés pratiquant à l’étranger.

Mais bon nombre d’entre nous sont déjà couverts par leur assurance personnelle sans forcément le savoir ! Pour en être sur, il vous faudra vérifier dans votre contrat (l’assistance est liée à l’existence d’un contrat auto, habitation, prévoyance, …) que celui-ci n’exclut pas l’activité que vous allez pratiquer à l’étranger !

Par ailleurs, les cartes bancaires (bleue, visa, ou mastercard, …) prévoient aussi le rapatriement dès lors que vous avez acheté votre propre billet avec votre carte.

Il existe différentes cartes dans de nombreuses banques … et avec des contrats bien différents !

Votre banque doit vous fournir ces informations lors de la souscription de votre carte bancaire.

Pour pouvez vérifier les garanties liées à votre carte bancaire en consultant les sites spécifiques :

VISA : https://www.visa.fr/services-en-ligne/assurances-et-assistance,

MASTERCARD : http://www.mastercard.com/fr/particuliers/assurance-assistance-mastercard.html.

AMERICAN-EXPRESS: https://www.assurances.americanexpress.fr/assurances-incluses/cartes-particuliers/

En cas de rapatriement, si vous avez plusieurs assurances couvrant le rapatriement, elles se cumulent dans la limite de la dépense.

De nombreux services sont liés à ces cartes. Certains peuvent se révéler utiles :

  • l’assistance juridique à l’étranger
  • l’assurance du véhicule loué avec votre carte
  • l’annulation d’un billet d’avion (sous certaines conditions)

Dans tous les cas, tous les membres de l’expé doivent connaître les numéros d’appel d’urgence de chacun des autres membres : au moment du pépin, le groupe peut se retrouver éclaté (ou la victime pas en état de dire quoique ce soit…).

Si vous n’avez pas d’assurance rapatriement, vous devez impérativement en souscrire une. De nombreux contrats existent, et avant de souscrire, vérifier que la spéléologie, le canyon ou la plongée ne sont pas des activités exclues !

LES FRAIS DE SECOURS : la gratuité des secours reste une spécificité française mais ils le sont rarement à l’étranger, même en Europe ! Ils peuvent aussi être élevés (nombre de secouristes, utilisation d’un hélicoptère, durée du secours, etc.) selon les pays, notamment la Suisse1.

RAPPEL : L’assurance FFS couvre 23 000 € par événement et par personne.

Comme pour l’assistance, votre assurance personnelle vous couvre peut-être aussi (vérifier votre contrat) et dans ce cas, les deux couvertures, celle de la FFS et celle de votre assurance personnelle, se cumulent si vous avez des frais importants.

CONDUIRE A L’ETRANGER, ETRE CONDUIT A L’ETRANGER : Dans nombre de pays peu de véhicules et de conducteurs sont assurés. Là encore, vérifiez votre assurance personnelle et celle de votre carte bancaire, vous êtes peut-être déjà couvert. Mais si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à demander un complément à votre assurance personnelle.

SE SOIGNER A L’ETRANGER

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F213

Si vous partez en Europe, rendez-vous par avance sur votre compte Ameli pour commander votre carte européenne d’assuré social. Elle atteste de vos droits et facilite la prise en charge de vos frais de santé dans un pays européen (y compris en Suisse). Elle est gratuite et est valable deux années. Si vous devez faire l’avance financière de vos frais de santé, conservez la facture et tous les justificatifs, remplissez le formulaire Cerfa 12267*04, adressez le avec les justificatifs à votre caisse d’assurance maladie (votre mutuelle complémentaire interviendra ensuite comme pour des soins réalisés en France).

En dehors de l’Europe, il faut aussi conserver les justificatifs (c’est mieux s’ils sont en français, au pire en anglais ; évitez les langues peu connues, car il faudrait payer une traduction) et compléter une déclaration Cerfa 12267*04.

Dans tous les cas, la prise en charge de la sécurité sociale ne couvre que les soins « imprévus et imprévisibles » et dans la limite de ce que les soins et médicaments auraient coûtés en France. Partez donc avec vos traitements de fond !

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Consultez aussi le site de la Délégation Assurance et notamment : http://assurance.ffspeleo.fr/spip.php?article162

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1 – Pour ce pays, il est possible de souscrire une licence dans un club suisse pour bénéficier d’une couverture adéquate ou d’adhérer à la REGA.

Expédition en Ouzbékistan

Boy-Bulok 2018, Ouzbékistan, vers un futur -2000?

Une expédition franco-russe est en cours d’organisation pour poursuivre les explorations du gouffre de Boy-Bulok, actuellement le gouffre le plus profond d’Asie Mineure. Cette expédition qui compte plus de 25 membres, dont 11 français et suisses de 19 à 35 ans a pour objectif de tenter la connexion entre le gouffre de Vishnevskogo (dont l’entrée se situe vers 3500 m et Boy-Bulok, ce qui porterait la profondeur totale du système à environ 2050 m.

Credit photo: Asia Adventures

 

L’expédition se déroulera du 30 juillet au 20 août, plus d’informations sont disponibles sur :

 https://boybulok2018.wordpress.com/

Organisme porteur du projet coté France : Speleo Club EPIA, Toulouse.

Organisme porteur du projet coté Russie : Speleo Club d’Ekaterimburg, Oural.

Expédition en Thailande

www.khaophuthong-khaothakhanun.com

KHAO PHU THONG KHAO THA KHANUN 1 résumé de la reconnaissance.

Expédition spéléologique en Thaïlande sur plusieurs années

20/02/2018 au 17/03/2018 Organisée par Didier RATEAU

Ci-dessus Les KARANG pris sur le vif d’un moment de bonheur au retour des bivouacs, c’est cela l’âme d’une éxpé !

 

Participants reco.1 :   LOSUWAN Sunanta S3C Caniac du Causse, POTTIER Sebastien S3C , LESCURE Didier individuel 45 ,chef expé RATEAU Didier S3C Caniac du Causse 46.

Nos accompagnateurs KARANG du village de BAN MONG KALA, Khao, Boy, Chai, Pi Da, l’adjoint au chef du village, Come TONG, pour les principaux. Sans oublier AEK ranger du parc qui s’est plié en 4 (à titre personnel) les semaines précédant notre arrivée, pour nous introduire auprès des chefs de villages ….

Le secteur reconnu est représenté par un massif au SSW de L’Amphoe THONGPHAPHUM 250km au nord-ouest de KANCHANABURI.

Ci-dessus l’une des cartes représentant la zone centrale du massif.

Le massif totalement vierge d’explorations spéléologique (et autres) situé dans une forêt primaire très peu fréquentée, a été reconnu en périphérie en 1995 par des Anglais

(Dean SMART) avec le Royal Forest Département of BANGKOK (source : Martin ELLIS), quelques cavités furent à l’époque reconnues , en Aout 2017 avec Sunanta LOSUWAN et Alexis , Adrian RATEAU, nous avons repéré des résurgences et obtenu des informations sur l’existence de grandes cavités, ainsi que exploré une cavité de 500m de développement .Géologiquement le karst se développe dans le niveau Permo-Carbonifère. Les six mois précédents cette éxpé furent consacrés à de très nombreuses démarches auprès des autorités locales, et des habitants avec nos contacts sur place.

L’objectif de cette première expédition était de pénétrer dans la jungle, et repérer un maximum de cavités pour la prochaine expédition en débutant, un partenariat, avec les villageois. Nous avions privilégié le secteur de KHO PHU THONG petit sommet local bordé par un plateau, qui comporte au Sud-Ouest de grandes dépressions avec notamment un lac de 600.00m x 300.00m (nommé localement NAM THIP). Plusieurs grands puits sont repérés sur photo aériennes.

Ci-dessus départ du siphon amont de Tham Nam Haob Krajok (littéralement miroir sur la rivière) regard sur une grosse nappe ou rivière)

L’expédition s’est déroulée sur deux semaines dans la période du 21 fevrier au 9 mars 2018.Nous avons dû modifier notre programme, une grosse troupe d’éléphants venus du MYANMAR à quelques KM ayant envahie la zone des NAM THIP. Il nous faudra palabrer plusieurs jours avant d’obtenir l’autorisation et surtout un accompagnement dans la jungle, (les rangers ayant refusé) période durant laquelle nous explorons quelques cavités dans le secteur de BAN MONG KALA, en effet le peu (de semblant) de pistes existantes est difficilement praticable, et surtout truffé de pièges pour le gibier. L’omniprésence de serpents venimeux , et d’animaux sauvages impose la présence de locaux qui se surveillent mutuellement .Nous obtenons un premier RDV avec deux chasseurs , ces derniers seront en fait absent le jour prévu prétextant les risques d’orages et les dangers inhérents, nous finirons par avoir la chance de trouver 4 Karang qui acceptent de nous accompagner pour seulement 3 jours(obligations religieuses) .L’équipe s’accorde sur le fait de la rareté voire inexistence de points d’eau connus, et nous fixons un objectif sur leurs conseils a proximité d’une vasque soit disant potable dans une grotte à 6h de marche du village. Nous gagnerons quelques KM en approchant avec le 4×4.La montée est raide 400m de dénivellation presque tout droit dans la pente, devant Pi DA et Khao taillent une piste à la machette. C’est d’après eux le parcours le plus simple pour pénétrer dans le massif. Nous installons le bivouac dans un talweg bordé de falaises De ce point nous allons explorer quelques cavités qui se terminent souvent sur étroitures, une rencontre avec un serpent nous refroidira, et nous ne ramperons pas pour cette fois ! Les Karang escaladent les falaises environnantes, grimpant dans les lianes avec une agilité déconcertante. Ils se plient en 4 pour trouver des grottes !!!Ils finissent par nous dénicher une riviere souterraine, au fond d’une doline (puits) une petite entrée lessivée, donne sur un méandre et sur un ruisseau qui se jette dans une rivière ! Nous avons enfin la preuve qu’il y a de l’eau là-dessous beaucoup et du volume. Le CO2 nous freine pour l’instant. Nous explorons quelques cavités autour du bivouac. Autour du feu de camp en discutant avec nos guides, nous avons confirmation que des puits existent, mais à une journée de marche de notre bivouac, et n’aurons pas le temps d’y aller cette fois ci, il n’y aurait à priori pas d’eau labas… (sauf peut etre au fond des puits). Il faut déjà repartir, ce furent 3 jours d’échanges intense avec les Karangs, découvertes et échanges mutuels de culture et de nourriture, expérience inoubliable !!Les jours suivants seront consacrés à l’exploration de grottes à proximité du temple de Mong Kala Kiri Wong Ou les moines nous ont autorisé de pénétrer après nous avoir consacré une cérémonie, un villageois nous guide dans d’immenses puits reliés par des galeries ou nous accédons en escalade désescalade !!(nous pensions à des dolines mais non puits, avec arbres et végétation au fond, totalement différente de la jungle environnante un biotope unique a étudier !).Nous irons ensuite explorer le versant Ouest du massif de KHAO THA KHANUN, celui ou il y a les éléphants… les Rangers, le chef du village de KRAYENG, ainsi que quelques villageois nous incitent à faire demi-tour, nous devons nous y résoudre !! Une piste longe le massif sur 15 KM et l’accès par ce versant en est facilité, ce sera pour la prochaine éxpé. Nous en profitons pour repérer la résurgence Tham Nam Khao Tha Khanun , reconnue par les Anglais sur 80m , ils l’ont pointée sur Google mais avec une erreur de 1km, nous finirons par trouver et l’explorer en partie , une fois encore un serpent nous impose un demi-tour sur des pincettes en traversant une foret de bambou occupé par des King Cobras ……..

Cavités principales en cours de premières explorations…

Tham Nam Chai Boy rivière souterraine en cours d’exploration arrêt sur Co², -15 D 60.00m arrêt sur rien bruit de cascade…. Cote 611.00m

Tham Haob (ovale) représenté par deux immenses puits reliés par des galeries et une perte fossile, N14.571121 E 98.677623 -70m D 500m

Tham Nam Haob Krajok regard sur circulation souterraine de gros volume, faible courant émergence temporaire, siphon amont de 2.5m x 3.00m Z 240.00m

Tham Nam Tha Khanun résurgence à l’Ouest du massif Co² – 12   D 145.00m

De nombreuses autre cavités modestes ou pas, ainsi que des résurgences en bordure de la rivière Nam kwae Noi ont été repérées et restent à explorer.

Pour conclure ce résumé, le massif est resté inexploré jusqu’à notre venue et il nous avons compris pourquoi !! Pentes très raides pour y accéder, absence de piste, royaume de quelques chasseurs cueilleurs, refuge d’animaux sauvage, repère de serpents venimeux, difficultés de progression liées au relief, monter descendre et monter escalade désescalade, végétation luxuriante épineuse……Cavités de type alpin, avec méandres étroitures, mais cavités, une circulation souterraine est découverte ce qui fait un nouveau point d’eau.

Difficultés avec les autorités notamment les chefs rangers du parc inquiets de devoir le cas échéant venir nous secourir…

Le massif nous a livré des accès vers son secret… Les prochaines expéditions programmées sur la base des données hydrogéologiques relevées, avec le partenariat du village de BAN MONG KALA qui est prêt à nous apporter son soutien, promet de belles découvertes et surtout des litres de sueur et des bobos ! Il faudra sans doute des années…

C’est un réel engagement humain de continuer ce projet, ou tout est à découvrir, de la flore a la faune, avec en point de mire bien sur les dessous du massif ! nous avons prouvé un potentiel de 400m de dénivellation avérée, mais que dire des trous situés 300m plus haut ? Les grands puits restent vierges. Le secteur de Khao Ti Phu est truffé de grottes…

Sans traducteur c’est mission impossible, sans les Karang c’est mission impossible.

Rassurons-nous, tout de meme nous n’avons pas vu l’ombre d’un moustique dans la jungle ! est-ce la une perspective d’ouverture offerte par cette forêt primaire quasi inexplorée, trouée par un karst très ancien qui reste à étudier et promet des surprises ! Nous avons été les premiers !

RDV est pris pour decembre 2018………………….

Didier RATEAU pour l’expédition   le 8 Avril 2018