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HUMAN ORIGIN BOSTWANA

Communiqué de Véronique Olivier

Du 6 au 22 décembre 2023, Human origine Botswana

L’objectif de la mission, HOB 2023, financée par le CNRS, est de continuer de documenter la présence d’hominines il y a plusieurs millions d’années, dans la région d’Afrique australe, afin de faire le lien avec leur présence en ’Afrique de l’Est, qui concentre actuellement les vestiges. Il s’agit d’explorer des grottes très anciennes qui aurait servi de pièges à sédiments, la brèche. Dans cette brèche, l’equipe de HOB 2023 recherche des fossiles de micro et macrofaune et des vestiges d’australopithèques. Pour mener à bien cette mission, une équipe pluridisciplinaire de 10 individus, spéléologues geoarchéologues et paléontologues est constituée, dont quatre licenciés à la FFS, sous la direction de Laurent Bruxelles karstologue du CNRS, avec la collaboration de l’équipe du Museum d’histoire naturelle de Gaborone, capitale du Botswana. La formation des grottes est également un sujet d’étude ainsi que le guano, les colonies de chauve souris étant abondantes et de grande dimension. il s’agit de consolider les connaissances du processus de fantomisation et de bio corrosion, de répondre aux questions de formation des réseaux labyrinthiques, sans présence d’eau. Un chantier de fouilles a été ouvert aux Koanaka Hills sur le site K1, pour isoler la brèche et l’étudier.

Logistique

Le séjour se déroule en 4×4 aménagé avec des tentes sur le toit, afin de garder de la mobilité entre les différentes zones d’étude, cuisine de campagne et douche solaire sont notre quotidien. Le masque FFP3 sur le visage est requis dans les cavités comportant des colonies de chauve souris. La température est de 25 degrés sous terre jusque 28 degrés. La mission s’est déroulée au début de la saison des pluies, avec des températures élevées, en moyenne 37 ou 38° en journée et des pluies violentes et froides en fin d’après-midi. La biodiversité est foisonnante, des nuées d’insectes ont colonisé notre camps à la suite d’émergence. Cette partie du Kalahari, en partie dévorée par un précédent feu de brousse a reverdi, le temps de notre séjour.

Résultats

Plusieurs prospections ont été menées sur le massif de koanaka et Gcwihaba, et trois désobstructions sont restées à l’état de sondage faute de matériel ou de temps.

La visite de cavités déjà découvertes par les botswanais a permis de documenter les différents sujets d’étude. 100 kg de brèche pour la datation ou l’identification ont été collectées. Ils seront gardés au musée de Gaborone en attendant leur traitement. Les cavités étudiées ont été scannées en 3D afin de reconstituer la stratigraphie des couches de brèche.

Fait insolite

L’évènement majeur de cette expédition et sans contexte la rencontre avec des léopards, et par deux fois sous terre, à Gcwihaba, par deux spéléologues partis en éclaireurs ou pour poser l’équipement de progression, loin dans la cavité. La pose de pièges photographiques et le relevé d’empreintes a permis d’identifier une femelle léopard côté nord et un jeune ou un mâle côté sud. Nos deux spécialistes de la faune carnivore se sont passionnés pour cette occupation car c’est la première fois qu’il est constaté la tanière régulière de léopards à plus de 100 m de l’entrée d’une cavité, en obscurité totale. Des proies ont été traînées et ramenées dans ce qui semble être la salle de petit déjeuner des léopards.

La cohabitation forcée hommes et félins, le temps du relevé topographique en 3D et des fouilles s’est déroulé avec calme et vigilance. Sans étonnement, le boyau d’accès à la tanière n’a pas été scanné :-).

ci dessous:« laurent B. explique la genèse de la brèche fossilifère »

Relation avec les locaux

En fin de séjour, une conférence de presse avec les médias botswanais et la présentation des différents sites, a bien occupé les équipes. Les fouilleurs du muséum ont pu s’initier aux méthodes de progression sur corde, grâce à un acacia aménagé en training Speleo à K1.

Rapport d’expédition

Un rapport sera produit d’ici quelques mois, afin de raconter chaque aspect de cette expédition, riche en échanges et en rencontres, dans des paysages merveilleux d’aridité et d’exubérance et annoncer les perspectives.

Pour en découvrir plus cliquez ci après!

https://hal.science/hal-03920135/file/2022%20-%20Botswana%2C%20en%20qu%C3%AAte%20des%20origines%20-%20CNRS%20Le%20Journal.pdf