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Expédition spéléologique à Madagascar : 7900 m de galeries topographiées

L’expédition « Malagasy 2025 » s’est déroulée du 5 août au 13 septembre 2025

Double arc-en-ciel après la pluie sur notre camp. Photo Eric Sibert

La partie principale de l’expédition s’est déroulée dans le Parc National des Tsingy de Namoroka. Il s’agit d’un karst à pinacles très caractéristique.

Cette expédition fait suite à onze autres expéditions (depuis 2006). Nous avons établi notre camp de base au bord du même plan d’eau que les expéditions précédentes, en raison de sa proximité (700 m) avec la zone déjà explorée. L’équipe arrive à Antananarivo en ordre dispersé durant la première quinzaine d’août. Toute l’équipe s’est retrouvée à Mahajanga (600 km) le 12 août. Ensuite, nous avons loué deux taxi-brousses 4X4 successifs pour nous amener jusqu’au lieu du campement à Namoroka (200 km de piste) puis retour. En raison d’un bac en panne à l’embouchure d’un fleuve, nous avons dû prendre deux véhicules distincts avec nuit au bord du fleuve pour arriver à destination. L’installation d’un hôtel de luxe en bordure du parc a permis de bien améliorer les pistes sur la seconde partie du parcours.

Traversée du fleuve sur l’accès au massif. Photo Eric Sibert

Au total, nous avons réalisé 10 journées effectives de travail à Namoroka. Cette année, nous n’avons formé qu’une seule équipe topographique. Le mode opératoire consiste à faire des relevés topographiques au fur et à mesure de la progression dans les galeries nouvellement découvertes. Un peu difficile cette année dans le sens où nous arrivions en limite (faille sur les vues aériennes) du bloc de calcaire dans lequel nous travaillons depuis de nombreuses années. En pratique, sous terre, nous butions systématiquement sur des trémies. Nous avons commencé dans un premier secteur où même si le report topo indiquait que nous avions franchit la limite du bloc calcaire, ça n’a pas donné grand- chose. Après deux jours, changement de secteur où nous avons trouvé du potentiel en deçà de la faille. Nous avons quand même fini par atteindre la faille. Nous avons même fait mieux. Nous avons trouvé une galerie passant dessous et nous avons commencé à topographier dans le bloc suivant (et ça barre de partout). Il en reste pour les années à venir…

Séance de topographie. Photo Eric Sibert

Cette année, nous avons topographié environ 7 900 mètres de galeries. Le Réseau Marosakabe développe maintenant 132 km de galeries reconnues, le premier réseau d’Afrique par sa longueur et repasse 19ème mondial après avoir régressé en notre absence.

En relation avec le développement des visites touristiques, nous avons essayé de montrer et d’expliquer aux pisteurs et agents du parc qui nous accompagnaient sous terre les indices sur la formation du massif et du réseau souterrain.