L’expédition Shtares 2023 s’est déroulée du 12 au 27 aout dans le nord de l’Albanie et a été organisée en collaboration entre Continent 8 et le Groupe Spéléologique Martinese (Italie). En réalité il s’agit de deux expéditions dans le même projet: l’équipe italienne poursuit les explorations de la grotte Shtares qui s’ouvre en bas du massif (vers 1500 m d’altitude), tandis que l’équipe de Continent 8 implante un camp d’exploration en altitude (2050 m) pour entreprendre la reconnaissance des cavités sur toute la partie haute.
Coté Italien, les explorations dans la grotte de Shtares ont permis de découvrir et documenter 2.5 km de galeries supplémentaires. La cavité passe de 5.7 à 8.2 km de développement.
Coté Altitude, les 9 jours passés en autonomie complète ont permis de pointer et de descendre 72 cavités dont 73 ne dépassent pas les 20 m de profondeur, ni de développement. Toutes sont obstruées en profondeur par la neige et ou la glace. Une dizaine de cavités seulement montrent des développements / profondeurs significatifs jusqu’au dernier jour où la découverte majeure est réalisée. En effet le gouffre de la Der, situé à moins de 20 minutes de marche du camp est explorée jusqu’à la côte de -200 m et bute actuellement en tête d’un puits dont la hauteur se situe certainement entre 100 et 200 m.
Cette découverte ouvre des perspectives pour relancer une expédition en 2024, toujours en collaboration avec les italiens et quelques albanais localement.
A noter que les conditions d’exploration sont assez rudes sur le massif (éloignement, altitude, neige, glace, blocs, etc.). Les cavités se classent parmi les plus froides que nous connaissons (0.5°C à -140 m, 0.8°C à -200 m, plus froid qu’en Suisse ou en Autriche…).
Le projet bénéficie du support du CDS 25, CSR Est, de l’UIS (projet international rassemblant 4 nationalités: Italie, France, Suisse et Albanie), de Tiberino Food et de Beal. Plus d’informations et rapport en téléchargement sur le site de Continent 8:
Les autorités chinoises et l’OMS ont confirmé avoir identifié un nouveau virus (coronavirus nCoV) à Wuhan à la suite de plusieurs cas de pneumonies virales et notamment des formes graves.
Si votre calendrier sportif nécessite actuellement un séjour en Chine ou l’accueil de délégations sportives chinoises, je vous prie de suivre les recommandations du ministère des affaires étrangères et du ministère de la santé sur les liens ci-dessous :
» Aujourd’hui, c’est le mardi 5 août 2019, il fait beau et c’est le début de l’expé. Réveil à 7h30 et petit déjeuner aux tartines avec du miel et du thé. Crazy Guy Cave est l’objectif du jour. Cette grotte n’a pu pu être entièrement explorée lors de l’expé de 2016, il fallait donc continuer l’exploration.
L’équipe de 5 était composée de 3 français (Ludo, Hugo et Alex) et 2 turcs. Rassemblement du matériel, perfo, cordes, amarrages, coinceurs, kits et direction la montagne juste en face du camp !
Après 1 200 m de dénivelé et un turc qui fatigue, le trou n’est pas là. Il faut finalement a fallut 2h30 pour enfin retrouver l’entrée. Celle-ci est en bord de névé. Je me mets à l’équipement… Dans l’excitation de la découverte, j’équipe un peu mal mais vite. Je fais confiance à mes partenaires pour parfaire tout ça. Après un enchaînement de 3 petits puits et une étroiture verticale, j’arrive au niveau d’un palier. Plutôt une margelle. Le névé continue en direction d’un puits côté droit. Une des suites entrevues par l’expé précédente ? Un tour d’horizon plus attentif me permet d’identifier un petit méandre légèrement en hauteur… Il est hors glace et c’est bien pratique d’évoluer au sec. Je tire donc une vire pour aller voir ça de plus près. Je me retrouve en haut d’un nouveau puits de 8-10 m. Disons qu’il fait 9 m. 2 mètres de diamètre, circulaire, pas mal de béquets rocheux.
Ça aurait été cool de s’en servir comme AN, mais bon, y’a rien qui tient. J’avertis mon ami turc qu’il y a un puits et que je commence l’équipement. Je dégaine mon perfo pour planter un point. J’arrive à trouver un AN solide et j’entame ma descente aux enfers.
Arrivé au sol, pas le temps de me poser, je regarde tout autour de moi les yeux plein d’espoir d’une suite. Je tourne la tête et j’aperçois un passage menant certainement à une salle. Ce passage était bizarre… Je vois 2 billes lumineuses, assez écartées… Comme un chat dans la nuit…
Au lieu d’un chat, c’est un ours qui se présente. Il est grand, il est gros, il n’est pas content, il grogne. Je sais pas trop quoi faire. Je me suis dit c’était la fin pour moi. Mon seul réflexe : reculer le plus possible et hurler le plus fort possible. Je découvre alors une puissance vocale impressionnante bien que peu mélodieuse et il faut le dire, très peu utile. Par contre, mon éclairage étant en position maximale et l’ours ayant ses yeux habitués au noir, il se retrouve complètement ébloui. Il s’avance quand même vers moi, cette fois ci en criant. Un dernier réflexe de ma part avant de quitter ce monde : décrocher une droite de l’espace dans le museau du plantigrade (Je me suis décroché l’épaule sous le choc). Surpris, l’ours a eu peur de tomber sur plus fort que lui et a commencé à s’enfuir. Il escalade le puits que je viens de descendre… Le puits avec les béquets… Oui oui, les béquets qui ne tiennent pas… J’avais raison de pas mettre d’AN dessus… Parce qu’ils ont cassé sous le poids de l’ours et , la gravité étant contre moi, l’ours m’est tombé dessus. Et bim, les chevilles en vrac, un genou plié, et les jambes trouées. L’ours repart aussi sec et escalade le puits à nouveau. Cette fois ci, il réussi a à grimper et mon ami turc, qui ne comprenait absolument pas pourquoi il y avait un tel raffut en bas, a vu un ours émerger du puits où j’étais. Je l’entends hurler à son tour. L’ours ne fait que s’enfuir et part dans le premier départ identifié, celui plongeant plus bas au niveau du névé. Le turc me demande si je suis vivant. La réponse est oui. J’abandonne tout le matos et je remonte au plus vite. Je ne me souviens pas de comment j’ai fait…l’adrénaline »
Chers et chères spéléologues,
un camp de spéléologie sous-glaciaire se déroulera tout prochainement en Suisse sur le glacier de Zermatt : le Gornergletscher.
Il se déroulera entre le jeudi 24 octobre au plus tôt et le lundi 4 novembre au plus tard, selon la disponibilité des participants et les conditions météo. Comme les inscrits sont peu nombreux pour le moment, nous élargissons notre annonce en nous excusant qu’elle soit si tardive. Il est possible de venir deux week-ends de suite en laissant le campement installé sur le glacier. Nous avons une tente commune pour les repas. http://doodle.com/poll/byaft5m44bfbpy92
Conditions de participation : ce camp est une aventure de libres pratiquants, ce n’est ni un stage de formation, ni une initiation. Les plus aguerris d’entre nous seront occupés à l’équipement/déséquipement des puits (et aussi à la photographie en ce qui me concerne), nous ne serons donc pas disponibles pour encadrer.
Pour participer au camp, il faut être spéléologue autonome(savoir parfaitement passer un fractionnement ou un nœud en milieu de corde, faire une clé d’arrêt, remonter aux bloqueurs…) et il faut posséder ou emprunter du matériel pour dormir sur le glacier, les températures pouvant descendre jusqu’à -20° au pire : tente 4 saisons (en général, une tente pour deux, donc à voir avec les partenaires), sac de couchage basse température (ou deux sacs de couchage l’un dans l’autre), crampons, lampe frontale assez puissante. Pour l’habillement dans les moulins : sur-pantalons de pluie et k-way de kayak ou combinaisons pvc de spéléo ou combinaison sèche de canyon de type Typhoon. Il fait approximativement 0° dans les moulins, quelle que soit la température extérieure. Une liste de matériel très complète et des informations sur l’organisation du camp seront données à ceux qui se manifesteront.
La progression dans des puits et des méandres glaciaires est très comparable à celle en spéléologie classique, sauf que la glace est froide, qu’elle mouille et qu’elle glisse. Le fond des méandres est souvent aquatique et l’on reste en hauteur pour ne pas se mouiller les pieds. Cela suppose l’équipement de nombreuses mains courantes. Des crampons bien ajustés sont appréciables. Il y a actuellement 30cm de neige fraîche sur le glacier mais elle peut disparaître au moindre redoux.
Financièrement, ce sont les transports publics qui coûtent cher. Zermatt
Gornergletscher
est une station sans voiture, il faut se garer à Täsch (parking 15,50 chf par jour = 14.20 €) et prendre le train Täsch-Zermatt = 8.20 chf. Pour atteindre le glacier, il faut prendre un deuxième train, à crémaillère : le billet de train Zermatt-Rotenboden et retour, valable dix jours, coûte 88.– francs suisses (environ 81 €) en octobre. Il coûtera 78.– (A/R) dès novembre. Il circule aussi par mauvais temps.
Anna Custo, l’organisatrice du camp de l’année passée, sera présente pour son cinquième camp sur ce glacier, elle souhaite la bienvenue aux autres femmes.
À votre disposition pour tout renseignement.
Amicalement.
Jean-François (Jeff) Delhom j.f.delhom@bluewin.ch +41 79 345 32 84
L’expédition « Taurus Express 2019 » s’est déroulée du samedi 3 aout au dimanche 18 aout 2019. Elle fait suite aux expéditions de 2007 et de 2016 sur le massif du Taurus (Turquie, province d’Antalaya, proche de la ville de Gundogmus). L’organisation générale a été pilotée par Arnauld Malard et Clément Loiseaux (association Continent 8), assisté lors de la première semaine par Ali Yamaç (spéléologue turc membre du club OBRUK).
Cette année, les secteurs de prospections se sont essentiellement concentrés sur des altitudes comprises entre 1500 et 2000 m ceci afin de tenter d’éviter les bouchons de neige ayant stoppé les précédentes expéditions entre 2000 et 2500 m.
En termes de participants, 11 français ont répondu à l’appel (5 « vieux » trentenaires et 6 jeunes issu de la Co J, moyenne d’âge 25 ans). A cette équipe c’est greffée 9 spéléos turcs (club OBRUK) ainsi que 4 israéliens. Au plus fort de l’expédition, nous nous sommes donc retrouvés à 25 sur le massif du Taurus. La logistique a été organisée sur place grâce à l’appui de Ali Yamaç (déjà présent en 2016). La météo nous a obligé à changer de bivouac lors de la première semaine (vents forts, pluies et grêles) et a eu pour conséquence de faire exploser les tentes de nos amis turcs. De ce fait, ils ont décidé de rentrer faute de pouvoir bivouaquer dans des conditions normales. Nos amis israéliens sont quant à eux partis après une semaine de riches échanges spéléologiques et amicaux (impératifs de retour). La seconde semaine a donc vu une équipe uniquement composée de français sur le massif.
Au niveau des résultats, 74 cavités ont été découvertes et explorées durant l’expédition. Seule une cavité dépasse les 100 m de profondeur (scialet des Doubistes, -107 présentant un très beau P55). La majeure partie des gouffres trouvés sont de type puits à neige d’une profondeur comprise entre 20 et 60 m et présentant très peu de développement. La configuration des gouffres fait qu’il est possible de pratiquement tout équiper sur coinceurs ou amarrages naturels et donc de pouvoir gagner du temps sur l’amené- repli de l’équipement
Un autre objectif de l’expédition 2019 était de revoir deux cavités prometteuses découvertes en 2016 (gouffre du Belge Blasé et la Crazy Guy cave). Ces deux cavités nous ont apportées quelques surprises ! Pour le gouffre du Belge Blasé, les coordonnées enregistrées en 2016 se sont avérées erronées. Plusieurs journées ont ainsi été perdues dans la recherche désespérée de ce -200 en arrêt sur rien… Au final, cette cavité n’a pas été retrouvée… En ce qui concerne le second gouffre (the Crazy Guy Cave), nous avons échappé de très peu à un grave accident. Le gouffre en question a été retrouvé et descendu le premier jour de l’expé. Malheureusement, il est en arrêt sur ours !!! Lors de son exploration, Alexandre Honiat a découvert la suite du gouffre et s’est arrêté dans une salle dans laquelle il s’est fait attaquer par un ours brun adulte. Après plusieurs péripéties, Alex a pu s’extirper du gouffre en abandonnant derrière lui l’ours ainsi que du matériel d’exploration (perfo, cordes, amarrages, etc…). Bilan de l’opération pour Alex, une entorse au genou ainsi que des entorses à chaque cheville, une combi arrachée au niveau du tibia, une blessure à la cuisse et une très grosse frayeur. Notre survivant a été emmené à l’hopital de Manavgat le lendemain et a par la suite passé les 13 jours restant en béquille… Malgré tout, plus de peur que de mal …!!! En raison de cette expérience, le gouffre a été rebaptisé The Crazy Bear Cave (et Alex a un nouveau surnom également…).
Au vu des résultats mitigés, une certaine frustration a émané du groupe lors de ces 15 jours. Cet état d’esprit a été amplifié par l’incident de l’ours dans la Crazy Guy cave. Egalement, il est important de souligner la disparité de niveau entre l’équipe française et l’équipe turc. Dans cette optique, nous avons envisagé l’idée d’un stage perf allié à l’utilisation de matériel « léger » à nos amis turcs. Pour ce qui correspond à la continuation des explorations sur le massif, le sujet est en cours de discussion au sein de l’équipe pour savoir si l’association Continent 8 est motivée pour y repartir. Malgré tout, le massif du Taurus est un très beau terrain de jeu dans lequel aucun gouffre majeur n’a encore été officiellement découvert.
Le projet 2018 avait pour but de réaliser la jonction entre deux cavités du massif du Schulbair: le gouffre mythique de Boy Bulok (1450m de dénivelé) découvert et exploré jusqu’à son terminus dans les années 80 et le gouffre de Vishnevskii exploré actuellement jusqu’à -750 m. Du fait des profondeurs et des différences d’altitudes des entrées (2650 m pour Boy-Bulok et 3500 m pour Vishnevskii ), la jonction aurait porté le dénivelé du système à 2150 m environ, soit le troisième gouffre le plus profond au monde !
L’expédition se composait de 24 participants, treize Russes du groupement CGC (Sud-Oural), huit Français et trois Suisses de l’association Continent 8.
Pendant trois semaines, nous avons poussé les explorations en nous concentrant sur 4 objectifs:
Remonter l’affluent de -560 m dans la rivière de Boy-Bulok. Cet affluent serait en effet une des arrivées possibles du gouffre de Veschnevkii
Poursuivre les explorations dans les amonts de Boy-Bulok (cote +250 m) pour tenter une sortie en falaise vers 3500 m d’altitude
Poursuivre les explorations au fond du gouffre de Vishnevskii (cote actuelle -750 m) en direction de Boy-Bulok
Poursuivre les explorations des affluents de la rivière de Vishnevskii à la cote -400 pour trouver éventuellement d’autres rivières qui se développeraient en direction de Boy-Bulok
Au final la jonction entre les deux gouffres n’a pas été établie, mais les résultats de l’expédition sont encourageants:
Le gouffre de Boy-Bulok a été entièrement rééquipé jusqu’à la côte de -500 m. En effet certains des équipements en place – pour ne pas dire tous – dataient des années 1980.
A Boy-Bulok, dans l’affluent de -560 m, les escalades ont buté sur des méandres impénétrables.
Dans la partie amont de Boy-Bulok, un bivouac de 10 jours et une centaine de tirs ont permis de remonter 300 à 400 m de méandres en direction de la falaise
Au fond de Vishnevskii , tous les passages ont été fouillés systématiquement lors d’un bivouac de cinq jours. Plus de 700 m de topographie ont été levés dans cette partie. L’exploration est en arrêt sur rien dans un affluent rive gauche qui part en direction de Boy-Bulok sur 300 à 400 m.
Au bivouac 1 de Vishnevskii (cote -400 m), deux équipes se sont succédés sur une période de deux fois cinq jours et ont pu progresser dans trois affluents. Ils totalisent environ 700 à 800 m de première.
Au total, nous avons réalisé 4,5 km de topographie dont 2 km de nouvelles galeries, principalement dans le gouffre de Veschnevkii.
Les gouffres de cette région sont particulièrement exigeants: longs, froids, hauts en altitude, étroits, marche d’approche importante, etc. La progression y est lente et difficile en raison du poids des sacs (8h pour atteindre le fond de Vishnevskii sans kits, 14h avec un kit à bout de bras!…) et des accès souvent délicats (l’entrée de Vishnevskii s’ouvre dans une falaise à pic de 300 m).
A ces conditions s’ajoutent aussi les difficultés géopolitiques et les trafics de stupéfiants. Entre la fin des années 1990 et la fin des années 2000, les autorisations d’exploration ont été suspendues du fait de la présence américaine qui utilisait le sud de l’Ouzbékistan pour mener les raids en Afghanistan.
Enfin, il faut aussi prendre en compte l’éloignement de la zone. Depuis Tashkent, il faut compter 12 h de transport jusqu’à Boysun (train ou bus), 4 h de camion à 6 roues motrices pour rejoindre Dehibolo et 7 h de marche d’approche pour accéder au camp de base à 3000 m d’altitude.
Par conséquent, peu de gens vont la-bas; et à l’exception d’un certain “Jérome Dupuis” qui serait venu sur le camp en 1994, nous sommes manifestement les seuls francophones à avoir mis les pieds sur le massif !
Nos accompagnateurs KARANG du village de BAN MONG KALA, Khao, Boy, Chai, Pi Da, l’adjoint au chef du village, Come TONG, pour les principaux. Sans oublier AEK ranger du parc qui s’est plié en 4 (à titre personnel) les semaines précédant notre arrivée, pour nous introduire auprès des chefs de villages ….
Le secteur reconnu est représenté par un massif au SSW de L’Amphoe THONGPHAPHUM 250km au nord-ouest de KANCHANABURI.
Le massif totalement vierge d’explorations spéléologique (et autres) situé dans une forêt primaire très peu fréquentée, a été reconnu en périphérie en 1995 par des Anglais
(Dean SMART) avec le Royal Forest Département of BANGKOK (source : Martin ELLIS), quelques cavités furent à l’époque reconnues , en Aout 2017 avec Sunanta LOSUWAN et Alexis , Adrian RATEAU, nous avons repéré des résurgences et obtenu des informations sur l’existence de grandes cavités, ainsi que exploré une cavité de 500m de développement .Géologiquement le karst se développe dans le niveau Permo-Carbonifère. Les six mois précédents cette éxpé furent consacrés à de très nombreuses démarches auprès des autorités locales, et des habitants avec nos contacts sur place.
L’objectif de cette première expédition était de pénétrer dans la jungle, et repérer un maximum de cavités pour la prochaine expédition en débutant, un partenariat, avec les villageois. Nous avions privilégié le secteur de KHO PHU THONG petit sommet local bordé par un plateau, qui comporte au Sud-Ouest de grandes dépressions avec notamment un lac de 600.00m x 300.00m (nommé localement NAM THIP). Plusieurs grands puits sont repérés sur photo aériennes.
L’expédition s’est déroulée sur deux semaines dans la période du 21 fevrier au 9 mars 2018.Nous avons dû modifier notre programme, une grosse troupe d’éléphants venus du MYANMAR à quelques KM ayant envahie la zone des NAM THIP. Il nous faudra palabrer plusieurs jours avant d’obtenir l’autorisation et surtout un accompagnement dans la jungle, (les rangers ayant refusé) période durant laquelle nous explorons quelques cavités dans le secteur de BAN MONG KALA, en effet le peu (de semblant) de pistes existantes est difficilement praticable, et surtout truffé de pièges pour le gibier. L’omniprésence de serpents venimeux , et d’animaux sauvages impose la présence de locaux qui se surveillent mutuellement .Nous obtenons un premier RDV avec deux chasseurs , ces derniers seront en fait absent le jour prévu prétextant les risques d’orages et les dangers inhérents, nous finirons par avoir la chance de trouver 4 Karang qui acceptent de nous accompagner pour seulement 3 jours(obligations religieuses) .L’équipe s’accorde sur le fait de la rareté voire inexistence de points d’eau connus, et nous fixons un objectif sur leurs conseils a proximité d’une vasque soit disant potable dans une grotte à 6h de marche du village. Nous gagnerons quelques KM en approchant avec le 4×4.La montée est raide 400m de dénivellation presque tout droit dans la pente, devant Pi DA et Khao taillent une piste à la machette. C’est d’après eux le parcours le plus simple pour pénétrer dans le massif. Nous installons le bivouac dans un talweg bordé de falaises De ce point nous allons explorer quelques cavités qui se terminent souvent sur étroitures, une rencontre avec un serpent nous refroidira, et nous ne ramperons pas pour cette fois ! Les Karang escaladent les falaises environnantes, grimpant dans les lianes avec une agilité déconcertante. Ils se plient en 4 pour trouver des grottes !!!Ils finissent par nous dénicher une riviere souterraine, au fond d’une doline (puits) une petite entrée lessivée, donne sur un méandre et sur un ruisseau qui se jette dans une rivière ! Nous avons enfin la preuve qu’il y a de l’eau là-dessous beaucoup et du volume. Le CO2 nous freine pour l’instant. Nous explorons quelques cavités autour du bivouac. Autour du feu de camp en discutant avec nos guides, nous avons confirmation que des puits existent, mais à une journée de marche de notre bivouac, et n’aurons pas le temps d’y aller cette fois ci, il n’y aurait à priori pas d’eau labas… (sauf peut etre au fond des puits). Il faut déjà repartir, ce furent 3 jours d’échanges intense avec les Karangs, découvertes et échanges mutuels de culture et de nourriture, expérience inoubliable !!Les jours suivants seront consacrés à l’exploration de grottes à proximité du temple de Mong Kala Kiri Wong Ou les moines nous ont autorisé de pénétrer après nous avoir consacré une cérémonie, un villageois nous guide dans d’immenses puits reliés par des galeries ou nous accédons en escalade désescalade !!(nous pensions à des dolines mais non puits, avec arbres et végétation au fond, totalement différente de la jungle environnante un biotope unique a étudier !).Nous irons ensuite explorer le versant Ouest du massif de KHAO THA KHANUN, celui ou il y a les éléphants… les Rangers, le chef du village de KRAYENG, ainsi que quelques villageois nous incitent à faire demi-tour, nous devons nous y résoudre !! Une piste longe le massif sur 15 KM et l’accès par ce versant en est facilité, ce sera pour la prochaine éxpé. Nous en profitons pour repérer la résurgence Tham Nam Khao Tha Khanun , reconnue par les Anglais sur 80m , ils l’ont pointée sur Google mais avec une erreur de 1km, nous finirons par trouver et l’explorer en partie , une fois encore un serpent nous impose un demi-tour sur des pincettes en traversant une foret de bambou occupé par des King Cobras ……..
Cavités principales en cours de premières explorations…
Tham Nam Chai Boy rivière souterraine en cours d’exploration arrêt sur Co², -15 D 60.00m arrêt sur rien bruit de cascade…. Cote 611.00m
Tham Haob (ovale) représenté par deux immenses puits reliés par des galeries et une perte fossile, N14.571121 E 98.677623 -70m D 500m
Tham Nam Haob Krajok regard sur circulation souterraine de gros volume, faible courant émergence temporaire, siphon amont de 2.5m x 3.00m Z 240.00m
Tham Nam Tha Khanun résurgence à l’Ouest du massif Co² – 12 D 145.00m
De nombreuses autre cavités modestes ou pas, ainsi que des résurgences en bordure de la rivière Nam kwae Noi ont été repérées et restent à explorer.
Pour conclure ce résumé, le massif est resté inexploré jusqu’à notre venue et il nous avons compris pourquoi !! Pentes très raides pour y accéder, absence de piste, royaume de quelques chasseurs cueilleurs, refuge d’animaux sauvage, repère de serpents venimeux, difficultés de progression liées au relief, monter descendre et monter escalade désescalade, végétation luxuriante épineuse……Cavités de type alpin, avec méandres étroitures, mais cavités, une circulation souterraine est découverte ce qui fait un nouveau point d’eau.
Difficultés avec les autorités notamment les chefs rangers du parc inquiets de devoir le cas échéant venir nous secourir…
Le massif nous a livré des accès vers son secret… Les prochaines expéditions programmées sur la base des données hydrogéologiques relevées, avec le partenariat du village de BAN MONG KALA qui est prêt à nous apporter son soutien, promet de belles découvertes et surtout des litres de sueur et des bobos ! Il faudra sans doute des années…
C’est un réel engagement humain de continuer ce projet, ou tout est à découvrir, de la flore a la faune, avec en point de mire bien sur les dessous du massif ! nous avons prouvé un potentiel de 400m de dénivellation avérée, mais que dire des trous situés 300m plus haut ? Les grands puits restent vierges. Le secteur de Khao Ti Phu est truffé de grottes…
Sans traducteur c’est mission impossible, sans les Karang c’est mission impossible.
Rassurons-nous, tout de meme nous n’avons pas vu l’ombre d’un moustique dans la jungle ! est-ce la une perspective d’ouverture offerte par cette forêt primaire quasi inexplorée, trouée par un karst très ancien qui reste à étudier et promet des surprises ! Nous avons été les premiers !
Le 24/03/2018, pendant l’expédition Shuanghe et Pingtang 2018, une conférence de presse a été organisée à Shuanghe.
Le réseau souterrain de Suiyang Shuanghedong a été officiellement annoncé comme le plus long d’Asie en développement topographié avec 238479 m, ce qui le place au sixième rang mondial.
30 participants cette année pour cette nouvelle expé dans la province de Khammouane au Laos et un retour aux sources du 22 février au 25 mars 2017.
Cette expédition est particulièrement ambitieuse, tant en objectifs qu’en moyens humains mis en action pour la poursuite de la reconnaissance de cette région karstique.
Les quatre équipes CM, Poljé, Plongée et Scientifique se partageront un vaste territoire dont l’exploration reste inachevée, faute de temps.
Houay Saï Khoun Don, qui est le plus grand réseau du Laos sera le terrain de recherche et de topographie de K17 qui se partagera entre exploration de la résurgence et celles du poljé et les pertes qui l’alimente. En espérant trouver une voie qui va jonctionner les réseaux.
En troisième semaine, les différentes équipes réunies reprendront l’exploration de la Nan Pakan.
K17 est parrainé par la fédération française de spéléologie (www.ffspeleo.fr) et la Fédération européenne de spéléologie (www.eurospeleo.eu) puisqu’elle comporte des participant venus de Belgique de Suisse et de Grande-Bretagne.
Nos collègues du COSTA RICA (GEA – Groupe Espeleologia Anthros) nous ont adressé un petit compte rendu (En Français !!) des activités spéléo dans leur pays en 2016…