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Fin de mission pour l’expédition Abanda 2015

www.abanda-expedition.org

Après 1 semaine de terrain intense, des étapes administratives longues à Libreville et Port-Gentil, tout le monde est rentré dans ses pénates.

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Quatre ans après la dernière expédition dans les grottes à crocodiles d’Abanda, au Gabon, la mission est une grande réussite.

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Olivier Testa et Stéphanie Jagou, les spéléologues, ont pu effectuer des prospections en forêt, au-delà des sites déjà connus. Ils ont relevé de nombreuses nouvelles occurrences karstiques et cavités. Une nouvelle grotte, baptisée Grotte aux Minioptères, ouvre des perspectives de recherches nouvelles dans la région du fait de sa configuration propice aux remplissages sédimentaires et de ses spéléothèmes.

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Dr Stephan Ntié (assisté d’Amour Guibingua, stagiaire), biologiste à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku  www.ustm.ga, a initié une campagne de prélèvement de matériel biologique à l’aide de « pièges à poils », une toute première en Afrique centrale, pour étudier la faune de rongeurs à proximité des cavités. Ces pièges non invasifs ont un faible impact sur les animaux et ne les stressent pas. Les échantillons récoltés sont nombreux, tout comme les crottes de céphalophes, les antilopes de forêt. Ce matériel permettra un premier inventaire sur cette zone vierge, grâce aux études ADN qui vont être menées.

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Dr Makaya M’Voubou, géologue à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku www.ustm.ga, a effectué des coupes sédimentaires sur l’ensemble des sites. Cette région du Gabon a été peu étudiée d’un point de vue paléoenvironnemental. Le dépôt sédimentaire, plus stable dans les grottes, joue comme un enregistreur des climats passés, et leur étude va permettre peut-être de comprendre comment s’est comporté le système karstique, et de déterminer la période au cours de laquelle les crocodiles se sont fait piégés.

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L’annulation à moins de 48h du début de la mission, de Matthew Shirley, notre spécialiste crocodile (malencontreusement retenu en Côte d’Ivoire) a mis entre parenthèse le volet « capture et prélèvements sanguins » sur les reptiles. Cette expédition était la première réalisée en saison des pluies. Nous nous sommes fait rincer par des orages parfois dantesques, mais nous avons pu observer le fonctionnement du système karstique en saison humide. Toutes les grottes étaient ennoyées et une était inaccessible. Les crocodiles (oranges) étaient toujours là, beaucoup plus actifs qu’en saison sèche. Certains semblent même avoir « changé de cavité », entre des grottes non connectées par des passages exondés, ce qui confirme l’existence de tunnels noyés inexplorés qui relient les grottes entre elles et qui permettent à la population de perdurer.

Maintenant, les analyses commencent. Nous mettons au propre les relevés topographiques, nous analysons les échantillons prélevés, et l’extraction de l’ADN des crottes, des poils, des insectes est en cours. Les tri des photos et des nombreux rush est aussi en cours.

Expédition Abanda 2015,

Menée par l’association Hommes des Cavernes www.hommes-des-cavernes.org , en partenariat avec l’Université des Sciences et Techniques de Masuku

Sour le parrainage de la Fédération Française de Spéléologie et l’autorisation du Centre National de la Recherche Scientifique et Technique,

Avec le financement et le soutien logistique de la société Perenco Gabon, de l’association Hommes des Cavernes, de la Fondation Liambissi, de FTC Gabon, de Qiagen, de Petzl, de IEC Télécom.

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Avec

Olivier Testa (Chef de mission, Hommes des Cavernes),

Dr Stephan Ntié (USTM)

Dr Makaya M’voubou (USTM)

Stéphanie Jagou (Hommes des Cavernes)

Amour Guibingua (USTM)

Shirlin Ogoula (guide)

Axel Sébo (guide)

Hervé (pilote pirogue)

www.abanda-expedition.org

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Sortir de l’autre coté de la montage !

Expédition Totes Gebirge 2015 – Autriche (Coming soon !!)

Cette année l’aventure en Autriche continue avec une expédition prévue entre les 7 et 23 août 2015.

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L’expédition regroupe cette année 11 membres de la FFS et 2 membres de la Société Autrichienne de spéléologie. L’objectif étant de continuer les explorations du Griesskar Höhle System qui affiche plus de 14km de réseau et compte aujourd’hui pas moins de 7 entrées.
Les explorations sont prévues par rotation des équipes au bivouac de -500 tous les 2 jours. En poursuivant la direction actuelle de développement de la cavité, il est possible que cette partie du réseau ressorte sur l’autre versant et jonctionne avec un autre gouffre découvert précédemment. En outre, les temps entre deux pointes seront consacrés à la prospection de surface – chose qui a à peine débuté sur le versant autrichien…

Le projet a obtenu le soutien des bourses expé 2015 http://www.bourses-expe.com/blog/category/bourses-expe-2015/

Le site de l’Expé : https://griesskarexplospeleo.wordpress.com

Expédition Aphrodite’s child 2 (celle d’après la mort de Demis Roussos) Février 2015-04-30

Le périple commence vers Paphos où nous logeons pour 2 nuits. Avakas gorge entrevue mais pas prise du bon côté pour parcourir la partie vraiment canyon.

Proche du littoral, des porches ne sont que des formes d’érosion  superficielles, à l’allure de taffonis. Théo Savoi, Sarah Wigmore et Bernard Chirol retournent sur les sites à Sea-caves de Pegeia, esthétiques, déjà vus l’an dernier. Quelques belles formes d’érosion. La mer est agitée et l’ambiance est sauvage, sans touristes à cette période.

Après avoir visité la cité antique de Kourion, puis le village vieux de 9000 ans de Choirokoitia, nous repérons d’autres porches civilisés à l’entrée est de Paphos. La pluie est là et nous reviendrons de jour, au sec.

Ensuite, départ pour Larnaka avant de rejoindre le groupe créé durant l’été 2014, au nord,. En route, nous passons par Kakkanista gorge, où des fossiles marins témoignent du soulèvement récent de cette région. Nous sommes légèrement au sud de Nicosie et nous passons la ligne verte. Les collègues nous attendent pour aller inspecter une zone de perte de Cihangir signalée dans la littérature karstologique chypriote, comptant moins de cinq références.

Le gypse Messinien est très érodé par les écoulements modestes malgré l’humidité de février. Mais ici, le karst fonctionne, avec des colmatages anthropiques car nous sommes sur la plaine agricole de la Mésorée. Ensuite, nous retournons sur la commune de Kalyvakia (Kalavaç) pour retrouver Muhtar Omer Merakli, avec Salih et Lauren.  Le projet va au-delà de la création d’un groupe, le tourisme est clairement visé par le Maire et ses amis. Nous avons d’ailleurs fourni l’an dernier un rapport sur ce qui peut-être amélioré pour la seule grotte aménagée de l’île, ouverte à la visite à Cinarli (Platani). C’est Incirli cave (ou du Figuier).

Nous visitons dans ce secteur des collines gypseuses qui renferment de nombreuses petites grottes, certaines à désobstruer et une plus vaste, topographiée cette année ensemble sur 82 m.

Dans une faille formant grotte, je fais connaissance avec la roussette égyptienne, frugivore.

Les paysages autour sont grandioses, ouverts et dominant la Mésorée.

Le lendemain, après un retour à la grotte du Figuier, topographiée sur 300 m en 2014, nous quittons ce groupe pour rejoindre avec des amis locaux le sommet de la chaîne de Kyrenia où un minuscule orifice nous attend. On sonde profond mais finalement, ce n’est qu’une pente raide qui nous conduit vers de gros volumes esthétiques qu’il faudra topographier. Une équipe est cependant venue ici avant nous et a laissé une vieille corde à linge en guise d’assurance toute psychologique…

Nous sortons tard, à la nuit, après avoir eu des giboulées !  Nous finissons la soirée au pub pour discuter de l’avenir spéléo à Chypre.

Le vendredi 13 février, nous repartons au sud pour explorer avec Haris Nicolaou, gardien des richesses naturelles, notamment de la faune de la République de Chypre. Nous atteignons enfin la grotte du Cap Pyla recherchée l’an dernier. Beau site, les niveaux inférieurs battus par la houle, il fallait viser entre les vagues pour y entrer. En haut, un boyau agrémenté de quelques salles donne une centaine de mètres à la cavité, fossile.

Nous avons visité, en lien avec ce secteur, le Thalassa Museum d’Agia Napa qui renferme de belles vitrines sur la faune préhistorique pygmée souvent trouvée en grotte, dans ces îles de Méditerranée. Un repas tardif à Potamos, dans une ambiance petit port de pêche, près de l’endroit où est venu travailler Arthur Rimbaud.

Les porches à l’est de Paphos sont atteints sans mal le lendemain et constituent les « Seven St George », grottes remplies d’icônes, parfois creusées par l’homme. Elles mesurent au plus une trentaine de mètres et témoignent d’une érosion littorale ancienne et des activités religieuses et agricoles de Geroskipou, nom de ce lieu.

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Nos derniers souterrains seront pour les classiques tombeaux des rois, près de la côte, aux calcaires creusés et érodés de façon spectaculaire (3ème siècle avant J-C) ainsi que pour le car-wash nécessaire au sous-sol de l’hyper marché local.

 

Suite à cette semaine aussi riche que le séjour précédent, nous orientons notre travail vers une synthèse historique de la spéléologie de Chypre, prise en main au nord  par un projet pluridisciplinaire auquel nous avons fait des propositions et même acte de candidature.

La spéléo est lancée sur Chypre, modeste pays karstique aux paysages attrayants.

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Pour le collectif « Aphrodit e’s child »    Bernard Chirol   FFS / UIS

Des nouvelles de Chine !

Voici les dernières nouvelles de notre expédition en Chine, en espérant que ce message vous parvienne car il n’est pas facile d’envoyer des messages avec de nombreux destinataires  depuis la Chine. Le SMTP Google que j’utilisais jusqu’à présent est maintenant interdit en Chine en raison des révélations sur l’espionnage de cette société.

Tout d’abord tout le monde va bien, nos amis Li Ming Song, Rebecca et Carole l’on échappé belle, ils étaient à Katmandou deux jours avant la catastrophe et nous nous sommes retrouvé tous à Guiyang le jour du tremblement de terre.
De notre coté nous étions pendant la même semaine dans le Sichuan, et nous sommes passé à Wenchuan, ville tristement célèbre comme étant l’épicentre du tremblement de terre de 2008.

L’un des objectifs principaux de notre expédition était de photographier la plus grande salle souterraine du monde, dont voici des images où l’on peut deviner les personnages qui donnent l’échelle, la résolution des photos est réduite.

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Miao Ting 2015 Eric Sanson eric.sanson@speleologie.org DSC02087
Voici également des photos du réseau amont et de sa rivière.

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IFVous trouverez un compte rendu plus complet de notre expédition de l’année dernière au même endroit sur ce lien :

http://we.tl/ltVv4C3FU6

Notre expédition se poursuit avec la poursuite de l’exploration de la
plus grande grotte de Chine, Shuanghedong.

A bientôt,

Éric Sanson

Crocodiles oranges !

Départ imminent pour l’équipe d’Hommes des Cavernes pour retourner sur les traces des crocodiles oranges cavernicoles au Gabon. Peut-être que depuis le temps, ils seront devenu bleus à pois rose ?
Rendez-vous au congrès de Saint-Vallier de Thiey, où l’équipe sera tout juste revenue et nous racontera les dernières nouvelles du Gabon.
L’équipe de l’expédition est composée de deux spéléologues de la Fédération Française de Spéléologie, Stéphanie Jagou et Olivier Testa (chef d’expé), de Dr Matthew Shirley (USA, herpétologue), de Dr Stephan Ntié (Gabon, biologiste), de Dr Mike Makaya Mvoubou (Gabon, géologue) (tous deux de l’USTM) et de Régis M’Pouboué (Gabon, étudiant Master 1).
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Olivier Testa

K15 : expédition spéléo sur le massif de Khammouane (Laos)

L’association « Explo-Laos » a organisé une nouvelle expédition au Laos sur le massif de Khammouane. Elle était menée par Charles Ghommidh et a eu lieu en février-mars 2015.

L'équipe K15 - photo Serge Caillault
L’équipe K15 – photo Serge Caillault

Dix-sept spéléologues pour majorité français (des départements 09, 46, 34, 38, 69, 78, 95) , mais aussi australien, américains et allemand se sont rassemblés pour poursuivre l’étude et l’exploration des grandes cavités de ce célèbre et immense karst.

Trois des spéléologues ont récolté des spéléothèmes pour étudier les paléoclimats de cette région. Un autre a réalisé des prélèvements de biospéléologie.

Expédition K15 - Laos

Uropyge – photo Serge Caillault

L’équipe a poursuivi l’exploration du réseau « Khoun Dôn – Houay Saï » qui est aujourd’hui le plus long réseau connu au Laos et dépasse les 38 km de développement.

Expédition K15 - Laos

Spéléologue Laotien – photo Serge Caillault

Les spéléos se sont ensuite attachés à explorer au mieux les amonts de ce grand réseau et notamment ses deux principales pertes.

Dans chacune de celles-ci, ils ont réussi à shunter les siphons terminaux, certes pour retomber sur de nouveaux siphons, mais en allongeant nettement les deux réseaux et en réduisant la distance qui les sépare avec le réseau aval « Khoun Dôn – Houay Saï ».

Ces pertes s’ouvrent au sud d’un très beau et grand poljé dans lequel Explo-Laos a aussi poursuivi les explorations de grandes cavités indépendantes de « Khoun Dôn – Houay Saï », dont Tham (grotte) Lô (12km de développement), Tham Simali, Tham Dat Tcha, etc.

Expédition K15 - Laos

Laminoir laotien – photo Serge Caillault

L’expédition K16 se prépare !

Plus d’infos sur :  http://www.explo-laos.com/Explo-Laos/Accueil.html

Participants :  Eric Ardourel, Thierry Alibert, Jean-Luc Aubert, Terry Bolger, Annie Caillault, Serge Caillault, Lubin Chantrelle, Michael Griffiths, Charles Ghommidh, Florence Guillot, Kathleen Johnson, Laurent Guizard, Denis Langlois, Stéphane Maifret, Richard Quintilla, Jérémy Robert-Degude, Helmut Steiner.

Expédition spéléo Myanmar 2014/2015

Participants : Joerg DREYBRODT (Coordinateur – Allemagne), Chris DENSHAM (Angleterre), Roman HAPKA (Suisse), Urs ESTER (Suisse), Marc BOUREAU (France).

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Photos de Chris DENSHAM.

Avec le soutien de la FSE dans le cadre d’Euro Spéléo Project.

L’expédition Myanmar 2014/2015 (26 décembre au 10 janvier) s’inscrit dans le projet général « Myanmar caves documentation project » mené depuis plusieurs années par Joerg Dreybrodt. Après plusieurs découvertes dans l’état Shan, l’équipe a obtenu des autorités du Myanmar l’autorisation exceptionnelle de visiter l’état Kayah, fermé au tourisme, depuis la dernière guerre. L’état Kayah où des « Karen Rouge » (ou Karenni) n’a jamais été colonisé et les différents mouvements indépendantistes Karen, associés à la proximité de la frontière avec la Thaïlande en font une zone de tension permanente. C’est muni de nos autorisations que nous franchissons les multiples barrages de police et chaque étapes est accompagnée de discussion avec les différentes autorités locales (police, immigration, parties Karennis…). Nos explorations ont eu lieu principalement sur le long de la route qui mène à Sadaw à l’est et à  Bawlake au sud.

Red River cave

Nous avons pu évaluer le potentiel spéléo de cette région et avons exploré et topographié pas loin de 5km de galerie. Souvent les entrées de cavités sont occupées par des monuments religieux, Bouddhiste (Kyet cave, Aung Ta Paye cave) bien sur mais aussi catholique (Kwaing Ngant Spring Cave). Nos explorations nous ont permis de découvrir d’importantes rivières souterraines dont Red river cave où coule, dans des volumes avoisinant les 30m x 40m, une rivière d’une quinzaine de mètre de large. La progression se fait essentiellement en nageant. Dans ce secteur, Saw Long cave est une autre petite rivière que nous remontons jusqu’à un éboulis qui nous interdit le passage. Autour de Loikaw, la capital de l’état, Kyet cave nous offre la surprise de cumuler plus de 2 km de réseau. Cette grotte gardée par un moine est aménagée sur ses 500 premiers mètres (un fil électrique ponctué d’ampoule). Un vaste effondrement marque la fin de « l’aménagement », de l’autre coté la galerie continue jusqu’à un siphon désamorcé, derrière c’est toujours aussi grand jusqu’à la fin sur un éboulis prés de la surface. L’étage inférieur est moins volumineux, plus aquatique et boueux. Un puits de lumière offre un second accès avec une belle vertical de plus de cinquante mètres, deux ressauts où la corde est nécessaire puis un p8 donne sur une vaste étendue d’eau profonde.

La suite en 2016…

 

Nouvelles de Chine !

Quelques nouvelles de Chine, en provenance de l’expédition franco-chinoise parrainée par la FFS, Shuanghedong 2014.

Après la première semaine d’expédition, les 9 spéléos français viennent de passer la barre des 161 km de développement pour le système de Shuanghedong.

C’est en poursuivant l’exploration de Liangfengdong (la grotte du vent frais), que le réseau s’est ouvert vers l’ouest et que la jonction au réseau de Shuanghedong a été faite.

Le tube fossile de Shalingdong

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L’exploration de la grotte Liangfengdong a débuté en 2005, et s’était arrêtée dans un méandre étroit très abrasif, après un puits de 285 mètres de profondeur. Personne n’était retourné sur la zone depuis, à cause des difficultés d’accès. Cette année, après avoir rééquipé le puits géant, deux séances d’explo éprouvantes ont permis d’avancer de près de 2 kilomètres dans une méandre étroit et tortueux vers le réseau principal. L’arrêt topo était au sommet d’un puits. La jonction a été effectuée par le bas, via la méga-doline de Longtanzi. Une navigation en canot sur les lacs souterrains a permis d’atteindre le terminus amont du réseau Zephir. De là, les explorateurs ont remonté en suivant le courant d’air, pour finalement arriver de manière inattendue au sommet du puits vu la veille.

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Cette barre permet à la grotte de gagner la 11e place dans le classement des plus longues cavités du monde, et cela réjouit beaucoup les partenaires chinois. La télévision nationale est venue quelques jours interviewer tout le monde.

Il reste encore deux semaines d’expédition, et d’autres beaux gouffres à explorer pour l’équipe.

Olivier Testa

Expédition PSCJA, Jean Bottazzi, Eric David,Jean-François Fabriol, Nicolas Faure, Carole Jallibert, Alain Maurice, CarlosPlacido, Eric Sanson et Olivier Testa

Les milliers de concrétions en « choux-fleurs » qui tapissent la galerie de jonction sur plusieurs centaines de mètres

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Dans les entrailles de Drehu

L’expédition Lifou 2014 parrainée par la Fédération Française de Spéléologie et aidée par le COSIF, s’est déroulée du 25 juillet  au 25 aout 2014 sur l’ile de Lifou en Nouvelle Calédonie pour poursuivre nos explorations débutées en 1995. Quatre spéléologues d’AVENS y participaient : Matthieu Caillaud, Laurent Thomas, Ludovic Verfaille et Philippe Brunet.  Notre travail mené avec l’aval des autorités coutumières permet d’enrichir les connaissances sur les grottes et les rivières souterraines de l’ile.

En 2014, après 3 000 mètres de découvertes supplémentaires, nos explorations sur l’île de Lifou totalisent 42 kilomètres de galeries souterraines.

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Cette année, comme chaque année depuis 2008, le club AVENS est parti en exploration dans les entrailles de l’île et en a rapporté quelques kilomètres de cartographie supplémentaires. Philippe Brunet, le responsable d’expédition,  a débuté en 1995 les explorations  sur Lifou avec Christian Thomas du SCX.  Depuis 2008, l’Association pour la Valorisation des Espaces Naturels Souterrains revient chaque année au mois d’aout pour poursuivre  ce travail. En avançant pas à pas, nous avons ainsi découvert à ce jour 42 kilomètres de grottes.  Nous en sommes aujourd’hui à 36 kilomètres de grottes sèches et 6 kilomètres de rivières souterraine et trous d’eau.  La grotte Athépé développe 8906 mètres de galeries de 10 à 30 mètres de diamètres  et Hnanawae avec 12000 mètres de galeries labyrinthiques est la plus grande  du territoire.

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Comprendre

Depuis tant d’année,  l’exploration sur Lifou est devenue une véritable passion.  L’exploration permet  de découvrir des territoires  non connus et d’en faire  la cartographie qui permet de comprendre.  Si nous demandons systématiquement au préalable les autorisations coutumières dans chaque lieu exploré, nous ne concevons pas de repartir simplement avec les données collectées. L’exploration n’est intéressante que dans une optique de partage. Les topographies et les photos permettent de rapporter quelque chose et de donner.  C’est un retour  vers ceux qui sont sur la terre et ne pourront pas aller au dessous.

Dans une île où aucun cours d’eau n’existe, les galeries souvent sèches se transforment parfois en véritables rivières.  En 2009, dans la tibu de Kumo, Philippe a découvert avec l’aide de sylvain Pujolle, de – 35 à – 50 mètres de fond, dans un trou d’eau au fond d’un gouffre dans la brousse, un important gisement de coquilles de Nautiles en cours de fossilisation.  Ce gisement fait l’objet aujourd’hui d’études indépendantes par l’IRD, l’université de Nouvelle Calédonie, Edythem et une université américaine sous la direction du chercheur spéléologue que Philippe a emmené sur le site en 2010.

A chacune de nos expéditions, Philippe rencontre le président de l’aire coutumière Drehu, le grand chef Evanes Boula, pour lui remettre un compte rendu détaillé. En 2014, la synthèse des explorations de chacun des 3 districts a été transmise pour chacun des grands chefs. Nous proposons aussi des temps de rencontre avec le public et les scolaires au cours de conférence au collège.

Le partage avec les scientifiques est systématisé, en 2010, 2011 avec des géologues pour les Nautiles, en 2012, 2013, avec un hydrogéologue pour l’étude de la lentille d’eau douce, et en cette année, avec un spécialiste des chiroptères pour l’identification des chauves souris. Ainsi, pour la première fois sur le territoire, des chauves souris ont été observées en état d’hibernation causé par une vague de froid exceptionnel au cours de cet hiver austral.

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Un stage de plongée souterraine durant l’expédition a permis de perfectionner certains des stagiaires des années précédentes dans la grotte de Luengoni. Des images ont été tournées à cette occasion. Conformément à la convention toute récente avec la FFESSM, ce stage était accessible aux fédérés FFESSM non adhérents FFS.

Eau

L’ensemble des explorations permet également  d’expliquer une partie de la formation de l’ile et la circulation de l’eau dans le sol de Lifou. Des trous d’eau visibles par photos aériennes de We à Jozip n’ont pas encore pu être plongés par défaut d’autorisation. Leur exploration est indispensable pour améliorer les évaluations des réserves d’eau douce. Ces connaissances sont nécessaires pour la compréhension des risques de pollution et pour prendre en compte la vulnérabilité des ressources en eau potable, pour les protéger.

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Les explorations spéléologiques rejoignent les connaissances historiques. Dans la société Kanak des iles Loyauté au XIX e siècle, l’eau était rare et les tribus allaient chercher ce qui leur était nécessaire dans les grottes.  Au XXe siècle, ce sont des citernes enterrées construites près des maisons qui ont pris le relais. Les toits de tôle permettent la récupération de l’eau de pluie en quantité plus importante. Dans le même temps les religieux protestants organisent les tribus autours des lieux de cultes,  loin des points d’eau devenus inutiles. Le chemin des grottes est alors abandonné.

Cette ressource est vulnérable. Depuis une trentaine d’années, la création de stations de pompage et la mise en place de l’adduction d’eau  apporte un nouveau confort . Les calculs prévoient une nappe abondante, mais nos plongées montent qu’au niveau des drains karstiques, la remontée de l’eau salée est beaucoup plus importante qu’on ne l’avait supposé. La gratuité de l’eau sur l’ile, le gaspillage et les fuites induisent un  pompage excessif. L’eau est saumâtre parfois très près de la surface, la réserve est donc limitée sans que la situation soit préoccupante aujourd’hui. En effet l’ile qui a connu jusqu’à 40 000 habitants au 19 ème siècle n’en compte plus qu’environ 6 à 7000 iliens permanents aujourd’hui.

 

Une équipe de Thalassa a suivi les 4 premiers jours de l’expédition pour un reportage de 26 minutes, qui sera diffusé en 2015.

Après 3 kilomètres de nouvelles découvertes, nous pensons revenir en 2015.

Philippe Brunet

ph.brunet at free point fr

Expédition spéléo en Ethiopie

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Cette expédition, la quatrième en Ethiopie depuis 2011, regroupait 4 Français (GS Vulcain), 2 Britanniques et 1 Ethiopien.
Elle a permis de continuer la prospection d’une vaste zone présentant des affleurements calcaires plus ou moins important

Peu de résultats spéléologiques spectaculaires cette année (33 cavités ou phénomènes karstiques, en général modeste) mais une très belle aventure humaine dans ce beau et rude pays qu’est l’Ethiopie.
Une expédition à l’étranger est une découverte d’un pays, de paysages, de faune et de flore spécifique.
Elle permet surtout un contact permanent avec la population locale.

https://www.dropbox.com/s/fldpwms4zbstneq/2014-Ethiopie-light.pptx?dl=0
Taille du fichier : 106 Mo

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