Dans le karst de Suiyang Shuanghedong, l’ouvrage ne manque jamais… même si les résultats ne sont pas toujours proportionnés aux efforts. Les pointe sur un point d’interrogation dans le réseau n’ont donné en tout que 1,3 km de neuf, avec l’ouverture d’un amont dont l’exploration reste à poursuivre dans Hongzaozidong.
Les explorations depuis la surface dans 12 nouvelles cavités cumulent 5,6 km. Parmi celles-ci, on a un nouveau petit collecteur perché et une résurgence perchée entamant des zones blanches de notre carte spéléologique.
Une de ces nouvelles cavités débute par un P120 et rejoint le réseau de Shuanghedong au bout de 680 m.
En tout, les dévouvertes représentent 7,9 km de topographie,
Le développement total de Shuanghedong est de 191,5 km, maintenant sa 11 ième place au palmarès mondial des plus longues cavités naturelles (cf. Wikipedia).
La prochaine expédition sur Shuanghedong est déjà en programmation et sera internationale ( 8 pays participants du 10 au 25 avril).
La première partie de l’expédition Guizhou Guangxi 2016 vient de se terminer. Nous avons passé trois jours à Lintong (comté de Fengshan, Guangxi, Chine), invités par le Geoparc Mondial de Leye Fengshan pour explorer les cavités de la région en vue d’un développement touristique et pour la recherche de l’eau. Nous somme une équipe de 8, 4 français, 2 suisses, 1 Québecois et une Chinoise. Nous avons exploré et topographié 7 grottes pour 2400 mètres de développement, la plus profonde faisant 220 mètres de profondeur. Dawanpodong 131 m (43 m), Yuanyangkeng 154 m (136 m), Banyitudong 109 m (84 m) Nanguanluoshuidong 37m (14 m) Gandong 892m (222 m) Longladong 150m (20 m) Longxiang’ao 904 m (94 m).
Nous avons découverts de nombreux os fossilisés dont un crâne de petit ours scellé dans la calcite et une molaire de panda. Il faut aussi noter la présence de petites bauges (à ours ? ) de 80 cm de diamètre.
Une conférence de presse a clôturé cette première investigation sur une zone à bon potentiel et à tendance verticale, nous n’avons pas rejoint le niveau de base hydraulique, et nous tenons à remercier le Géoparc Mondial de Leye Fengshan pour son accueil et les moyens mis à disposition.
La mise en téléchargement libre d’un ouvrage de Lucien Gratté intitulé « Survivance de l’art pariétal », publié en 1985, et copieusement mis à jour et augmenté depuis.
L’équipe à la cabane du Belge, Massif de Chirimoto, Rodriguez de Mendoza, Amazonas, Pérou (16/8/2016).
L’expédition franco-péruvienne Nord Pérou 2016 s’est déroulée du 12 août au 16 septembre 2016 dans les régions de Amazonas et de San Martin dans le nord du Pérou. Environ 12 kilomètres de galeries ont été topographiés dans trois massifs distincts :
Tragadero de Palmira, Chirimoto, Rodriguez de Mendoza, Amazonas, Pérou (17/8/2016).
– le massif de Chirimoto (Rodriguez de Mendoza, Amazonas) a livré quelques petits systèmes pertes-résurgences dont les cours d’eau coulent sur un socle de grès imperméable. Le système de Palmira (dév. : 1550 m, dén. : 110 m), le Tragadero de Cacapishco (dév. : 1897 m, dén. : 90 m) et le Chalan de Emiterio (dév. : 1366 m, dén. : 109 m) sont les principales cavités explorées.
Entrée de la Cueva del Frio, La Jalca, Chachapoyas, Amazonas, Pérou (26/8/2016).
– le massif de La Jalca (Chachapoyas, Amazonas) présentent diverses dépressions et pertes situées vers 3000 m d’altitude probablement drainées par une émergence unique (la source de Timbuj) située environ 1000 m plus bas dans la vallée de l’Utcubamba. La Cueva del Frio (dével. : 587 m, déniv. : 95 m) pourrait constituer une entrée possible au système souterrain, comme l’indique le courant d’air aspirant observé dans la cavité.
Toboggans du Tragadero de Bellavista, Nueva Cajamarca, Rioja, San Martin, Pérou (13/9/2016).
– le massif de l’Alto Mayo (Rioja, San Martin) est l’entité karstique la plus vaste du Pérou qui s’étend sur environ 40 km de longueur. On y trouve de puissantes résurgences, d’un débit de l’ordre de 15 à 20 m3/s, mais aussi une forêt dense sans voie d’accès. La plupart des parties hautes du massif reste hors d’atteinte. Toutefois, un gouffre a livré des prolongements, il s’agit du Tragadero de Bellavista (dév. : 1094 m, dén. : 306 m) dont l’exploration s’est arrêtée sur rien au sommet d’un puits. Par ailleurs, une cavité majeure a été topographiée, la cueva de la Piedra Brillante (dév. : 2329 m, dén. : 57 m), une rivière souterraine récemment explorée par les habitants de Perla de Daguas. Enfin, la Cueva de la Mano Negra de Chaurayacu a été reconnue sur plus d’un kilomètre (dév. : 1162 m, dén. : 81 m).
On aura avantage à consulter le site internet Cuevas y Tragaderos del Perú, qui rend compte de toutes les explorations spéléologiques au Pérou. http://cuevasdelperu.org/
En marge des explorations spéléologiques, il est à signaler la participation d’une dizaine de membres de l’expédition Nord Pérou 2016 au premier symposium international du karst à Tarapoto (San Martin) les 5 et 6 septembre 2016.
Une partie de l’équipe dans la Cueva de la Piedra Brillante, Nueva Cajamarca, Rioja, San Martin, Pérou (8/9/2016).
Enfin, il faut signaler la présence de deux spéléologues français (FFS) sur le site de la grotte de Palestina (Nueva Cajamarca, San Martin) où une formation de spéléologie a été dispensée à des stagiaires péruviens du 27 au 30 août 2016. La participation remarquée de pompiers et de guardaparques en charge de la protection des parcs et réserves du Pérou a permis d’établir de nombreux contacts avec les gestionnaires des principales zones karstiques du pays.
Plusieurs nationalités étaient représentées : péruvienne, française, brésilienne et italienne. Cette diversité des participants ne fait que confirmer le caractère international de l’expédition Nord Pérou 2016 organisée conjointement par le Espeleo Club Andino (ECA) de Lima et le Groupe Spéléologique de Bagnols Marcoule (GSBM) depuis plus de 10 ans déjà.
Participants :
Damien Vignoles, Jean-Yves Bigot, Naomi Mazzilli, Liz Hidalgo, Jean Loup Guyot, Constance Picque, Xavier Robert, James Apaéstegui, Jean-Denis Klein, Nathalie Klein, Tini Alvarado, Angela Ampuero, Jean-Sébastien Moquet, Luca Rava, Clémentine Junquas, Maria Elina Bichuette, Jonas Eduardo Gallão, Lilia Senna Horta, Ezio Rubbioli.
Jean-Denis Klein (Groupe Spéléologique de Bagnols Marcoule) et James Apaéstegui (Espeleo Club Andino de Lima).
Le réseau spéléologique Marosakabe, situé dans le Tsingy de Namoroka au nord-ouest de Madagascar, dépasse désormais les 100 km de galeries souterraines explorées, devenant ainsi le 24ème plus long réseau du monde.
L’expédition française Malagasy 2016, neuvième du nom, s’est déroulée du 24 juillet au 16 août 2016, à Madagascar, dans la région de Boeny, province de Mahajanga. Environ 10 km de galeries nouvelles ont été topographiées, permettant au réseau Marosakabe de dépasser les 100 km de développement. Le cœur de l’expédition était constitué de 10 jours de camp au sein du Parc National du Tsingy de Namoroka, le reste du temps étant occupé par l’approche et la logistique particulièrement difficiles dans cette région.
Un temps a aussi été consacré à l’étude de l’hydrologie du massif (mesures et recherches dans les deux principales résurgences, installation de capteurs de pression et température, installation d’un pluviomètre automatique…). Nous soupçonnons la présence d’un important réseau noyé qui pourrait faire l’objet de reconnaissances en plongée souterraines lors de prochaines expéditions.
Participants :
Fabien Darne(Clan des Tritons, Césame)
Carole Douillet(G.S. Dolomites, Césame)
Maryse Gueguen(individuelle)
Vincent Lacombe(G.S. Dolomites, Césame)
Éric Sibert(Spéléo-Groupe La Tronche, Spéléo Club de Savoie)
Nous remercions Madagascar National Parks pour son aide et son soutien sur le terrain, la Commission des Relations et Expéditions Internationale de la Fédération Française de Spéléologie pour son parrainage, le Comité Départemental de Spéléologie de l’Isère pour du prêt de matériel scientifique et le club Césame pour l’achat du pluviomètre.
25 spéléos et plongeurs spéléos dans un karst d’exception rapportent forcément des tas d’explorations…
Deux équipes les 15 premiers jours sur deux massifs différents, puis une seule équipe en dernière semaine. Les participants de K16.
20 km topographiés, le plus long réseau du Laos qui atteint plus de 45 km, des jonctions, une grosse dizaine de siphons plongés, des découvertes biospéléos et paléontologique, plus de 2000 heures sous terre, …
Nouvelle galerie dans Tham Kagnung. Crédit Etienne FabreNouvelle galerie dans Tham Simali. Crédit Etienne Fabre
Les explorations avaient lieu sur le massif du Khammouane au sud du Laos. Pitons karstiques et massifs découpés par l’érosion offrent des paysages grandioses mais impliquent des déplacements difficiles. En voiture déjà, car tout y est compartimenté. À pied surtout, car les reliefs ne sont que tsynguis…
Paysage du Khammouane. Crédit Etienne FabreTsynguis laotiens
Sous terre, les paysages sont tout aussi beaux, souvent largement concrétionnés. Les perles des cavernes se dénombrent par milliers et servent de munitions aux frondes des laotiens…
Concrétion étrange, très commune au Khammouane. Crédit Etienne Fabre
Les cavités explorées ont un profil subhorizontal souvent encombrées de chaos géants et ponctuées de montées et de descentes incessantes. Les explorations actuelles portent majoritairement sur des galeries qui doivent être atteintes en escalade, des réseaux perchés, ou sur les extrémités des anciennes explorations, les siphons terminaux. L’équipe mène aussi de rudes et longues prospections sur les tsynguis…
Techniquement l’exploration est donc plus aujourd’hui plus difficile qu’elle n’a pu l’être auparavant quand il s’agissait de parcourir les vastes galeries d’entrées situées près des villages.
Siphon de Tham [grotte] Jam. Crédit Stéphane MaifretUn peu de matériel… Crédit Denis Langlois
Autre dépaysement, les spéléos ont eu la chance de découvrir loin sous terre un squelette d’éléphant…
Découverte d’un squelette d’éléphant. Crédit Etienne Fabre
K16 sera suivie par K17, et espérons-le par K18… Car le Laos est une terre d’exception pour l’exploration spéléo du début du XXIe siècle.
En 2016, trois expéditions parrainées par la FFS ont lieu au Laos et dans les trois cas, ces explorations sont suivies depuis plusieurs années et donnent lieu à des rapports et à des publications.
Laotiens construisant une maison dans un des villages qui logeait l’expédition. 30° au soleil… Crédit Denis LangloisCrédit Denis LangloisBan Nat, poljé de Ban Vieng. Crédit Denis Langlois.
Participants : Alexis Augustin, Mihai Baciu, Terry Bolger, Andreea Cohn, Etienne Fabre, Julien Fouquet, Charles Ghommidh, Marcel Guénot, Florence Guillot, Laurent Guizard, Richard Huttler, Denis Langlois, Bernard et Josiane Lips, Christian Locatelli, Jean-François Loyon, Stéphane Maifret, Tudor Marin, Laurent Mestre, Jean-Michel Ostermann, Isabelle Perpoli, Richard Quintilla.