Yourte 2021 (SCOF et interclub)

 Picos de Europa, Massif Occidental (Macizo del Cornión)

Communiqué de Hubert Fabriol

Le SCOF a mené cet été sa 42ème campagne d’exploration sur le flanc ouest du massif occidental des Picos de Europa, dans les Asturies (Espagne). Depuis 1975, les prospections se sont focalisées sur la zone Ozania-Fuente Prieta-Hou de Las Pozas qui borde au sud-ouest le massif occidental. Interrompues entre 1990 et 1999, les explorations ont repris depuis vingt-deux ans en interclub. Plus de 220 cavités ont été explorées, dont trois dépassent 500 m de profondeur, (FP 101, FP 208-FP210 et FP 266), et trois 600 m : FP 153 (- 619 m), FP 119-FP132 (- 640 m) et FP 202 (– 645 m). Le camp d’altitude est situé à 2100 m à 4h de marche du Lago Enol, terminus des véhicules, et 2h du Refuge de Vegarredonda.

Après un camp limité à une semaine et 4 spéléos en 2020, nous étions cette année 16 spéléos provenant de l’Essonne (SCOF), du Lot (FSC, TRIAS, et SCSC), de l’Isère (GSM-SS, LCF, GECKOS et SC-FLT) et de Castelló en Espagne (ECC), répartis entre le 24 juillet et le 13 août. Côté logistique, nous avons pu bénéficier d’un héliportage coordonné avec deux autres campagnes de spéléos espagnols sur les autres massifs des Picos.

Ci dessous :

Asturias, Espagne. En jaune, la zone d’exploration du SCOF (Carte extraite de la thèse doctorale de Daniel Ballesteros, Université d’Oviedo, 2016).

Carte du Parc National des Picos de Europa, Principado de

Notre premier objectif était de retourner dans le FP202 (Pozu Grande de la Torrezuela). C’est un gouffre d’accès facile depuis le camp qui avait été exploré jusqu’à – 406 m entre 1983 et 1985, avec arrêt sur méandre étroit. Les campagnes de 2017 et 2019 ont permis d’explorer la suite de ce méandre jusqu’à un passage très étroit et ennoyé à – 649 m, et … réellement infranchissable. Il nous restait cette année à voir le méandre qui fait suite à une lucarne dans le P100 et revenir dans le boyau qui permet la connexion avec l’actif exploré en 1984. Les cordes ayant été laissées en place, nous avons commencé par réviser l’équipement et sécuriser certains départs de puits. La descente dans le méandre de la lucarne n’a pas débouché sur de nouveaux développements, car il retombe dans la base du P100. Quant à la connexion avec l’actif de 1984, nous n’y sommes pas retournés, dans la mesure où les explorations dans le FP 208 et le FP 258 ont concentré tous nos efforts. Nous avons donc pris la décision de déséquiper complètement le FP202, pour ne pas laisser le matériel en place une année de plus.          

Notre deuxième objectif était de reprendre toute la topo du FP 208 (photo 1), déjà exploré jusqu’à – 540 m en 1986, puis revisité au début des années 2000. Ce gouffre fait partie avec les FP 207, FP 210 et FP 258 du système de la Horcada del Alba, qui comptait déjà au moins 4 grandes salles et deux P100. La grande nouveauté de cette année a été la découverte dès le début du camp de la connexion entre le puits d’entrée du FP 208 et le FP 207 (topo ci-dessous et photo 2). Nous savions que ce dernier communiquait avec le FP 258, ce qui nous a permis de retourner au sommet des étroitures entrevues en 2003 mais non franchies dans le FP 258. Les deux plus minces d’entre nous ont réussi à passer et sont descendus dans un très beau P152 (photo 3). L’exploration de ce nouveau développement du FP258 a occupé toute la deuxième partie du camp. Entre autres, un névé impressionnant de 100 m de long et une pente de 40° à 45° a été découvert à – 340 m (photo 4), malheureusement sans suite. Plusieurs escalades ont été tentées dans le P152 et le puits des ricochets, sans succès. Il restera le méandre étroit et soufflant à explorer à la base du P152. Concernant le FP208, il n’a été rééquipé que jusqu’au sommet du P60, faute de temps.

Les perspectives pour 2022 sont prometteuses, car les nouveaux développements découverts dans le système du Collado del Alba nous motivent encore plus pour continuer la reprise de la topo et chercher une suite dans le FP208 et le FP258. Par ailleurs, les explorations de 2019 dans le FP225 avaient permis de descendre jusqu’à – 275 m avec arrêt sur passage étroit à l’aplomb d’un puits où les cailloux ricochent pendant une dizaine de secondes. A suivre aussi en 2022 !

Hubert Fabriol (hublots@wanadoo.fr)

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